Coup de projecteur

DISTRIBUTION

Librettiste : Sarah Vincent.
Compositeur : Simon Orlandi.
Parolière : Camille Berring.
Metteur en scène : Nicolas Guépin.
Chorégraphe : Joss Costalat.
Avec Cécile Chaize, Joss Costalat, Camille Berring / Sarah Vincent.

Dans les années 1980, rien ne sem­ble pou­voir arrêter le rythme effréné du tour­nage de la sit­com Une aven­ture à deux. Rien ? Sauf un meurtre.

Quand le corps du pro­duc­teur est décou­vert dans un local tech­nique, la panique s’empare des employés du stu­dio car ils com­pren­nent rapi­de­ment que l’assassin se cache par­mi eux. Ils ont tous un mobile. Suiv­ez l’enquête aux côtés de la scé­nar­iste et ten­tez de trou­ver le coupable !

Entre danse, chant et théâtre, lais­sez-vous emporter par l’enquête mais surtout, méfiez-vous de ces per­son­nages, car l’un d’entre eux a com­mis l’irréparable.

Notre avis : Avec Coup de pro­jecteur, la com­pag­nie lyon­naise Un Verre de Broad­way mar­que son recen­trage vers la présen­ta­tion de créa­tions orig­i­nales. Bien que ses mem­bres soient jeunes, la troupe pro­pose avec ce spec­ta­cle un retour dans les années 80. Sur le plateau de tour­nage de la sit­com Une aven­ture à deux, la réal­ité rejoint la fic­tion : le pro­duc­teur a été assas­s­iné ! Aus­si sym­pa­thique que J.R. dans Dal­las, la vic­time avait de nom­breux enne­mis et assas­sins poten­tiels… De nom­breux codes des séries télévisées de l’époque sont repris et la recette est réussie.

D’en­trée, les artistes inter­prè­tent un générique de série. La mise en scène de Nico­las Guépin joue visuelle­ment sur la présen­ta­tion des noms améri­cains des comé­di­ens et tech­ni­ciens. L’ar­rivée du détec­tive Mon­roe, qui se présente en chan­son, rap­pelle les génériques des samedis et dimanch­es après-midi d’une époque sans box Inter­net ni TNT. La musique com­posée par Simon Orlan­di (William Arrib­art et L’Île des rêves) s’ap­puie effi­cace­ment sur des sons syn­thé­tiques et des ryth­miques qui ont mar­qué la décen­nie des années 80. Et elle reste en tête en sor­tant du théâtre !

Les comé­di­ens-chanteurs-danseurs endossent plusieurs rôles en s’ap­puyant, entre autres, sur l’u­til­i­sa­tion de cos­tumes et de per­ruques au look de l’époque. Joss Costa­lat incar­ne notam­ment de façon décalée le détec­tive Mon­roe qui se prend très au sérieux. Sa mous­tache et son col de chemise débou­ton­née évo­quent un croise­ment entre Mag­num et Matt Hous­ton. Les sus­pects ont des zones d’om­bre et ne sont pas aus­si inno­cents qu’ils peu­vent le sem­bler de prime abord. Par­mi eux, Camille Berring joue la scé­nar­iste ne se sen­tant pas recon­nue à sa juste valeur. Cécile Chaize inter­prète, par­mi d’autres per­son­nages, la comé­di­enne phare de la série mais qui n’est plus au som­met de sa car­rière. Le trio d’artistes fonc­tionne bien et leurs presta­tions chan­tées et dan­sées ensem­ble offrent de beaux tableaux. Des mou­ve­ments choré­graphiés par Joss Costa­lat sont d’ailleurs présents dans plusieurs scènes de comédie. Un nar­ra­teur est présent en voix off. Comme les per­son­nages, il n’hésite pas à inter­peller le pub­lic en n’é­tant pas totale­ment neutre.

S’il s’ag­it d’une énigme poli­cière, elle est jouée avec humour au sec­ond degré et on passe un bon moment. La com­pag­nie Un Verre de Broad­way a de quoi entr­er dans la lumière avec Coup de Pro­jecteur.