Un électrochoc entre le hip-hop et la danse classique, une rencontre improbable mais jubilatoire. Une histoire d’amour entre deux mondes si éloignés et pourtant si proches.
Dans ce spectacle entièrement consacré à la danse, à toutes les danses, les codes se mélangent, les musiques se mixent, le talent est toujours là. Pour Marie et Raph, que leurs cultures opposent – l’une est danseuse classique, l’autre ne vit que par le hip-hop –, les idées reçues s’entrechoquent mais c’est la sensualité et la performance qui vont mener leur histoire. Deux planètes opposées qui vont se réunir.
Diamond Dance est un show magistralement orchestré par une troupe de vingt danseurs qui fait rimer folie, magie et harmonie. Les effets visuels sont inoubliables. Ajoutez‑y des musiciens live, alto, violon, violoncelle et c’est une envie de danser communicative qui vous emportera. Et c’est en plein cœur que résonneront les mots de Maurice Béjart qui affirme que « la danse, c’est un minimum d’explications et un maximum d’émotions »…
Notre avis : Après Soy de Cuba, Indigo Productions nous offre leur nouvelle production, Diamond Dance, au 13e art. L’histoire ? Vous la connaissez par cœur : Step Up, Save the Last Dance, et tant d’autres déclinaisons sont déjà passées par là. Raph, à la tête d’un crew passionné de hip-hop, tombe amoureux de Marie, danseuse classique. Face à l’adversité, leur amour et leur passion pour la danse vont transcender les préjugés jusqu’au point culminant d’un concours de danse.
Si le pitch ne fait preuve d’aucune originalité, cette production compense en proposant une multitude d’idées artistiques pour assurer le divertissement. Bien entendu, l’atout majeur du spectacle est la danse. Offrant un savant mélange entre hip-hop et danse classique, les vingt artistes sur scène se plient en quatre pour nous transmettre leur envie de bouger, et cela fonctionne. Tous sans exception ont le rythme dans la peau, et une souplesse à toute épreuve !
La musique, principalement jouée sur bande, mélange également les deux styles principaux. Côté classique, trois musiciens live nous accompagnent, à savoir une altiste, une violoniste et un violoncelliste, chacun ayant droit à de jolis moments en solo. Côté hip-hop, certains extraits rappés en live soulignent les enjeux dramatiques du spectacle.
La proposition visuelle est efficace, des écrans plutôt bien exploités permettant quelques mises en scène inventives – parfois grotesques mais assumées. Les jeux de lumière sont aussi à souligner – notamment l’effet réussi des archers illuminés des trois musiciens.
Riche en propositions, le spectacle perd toutefois en homogénéité. Toutes ces idées mises ensemble font que ça part dans tous les sens, sans grande cohérence stylistique. Et cela dessert en définitive une dramaturgie déjà relativement faible. En effet, on ne sait plus où l’on va lorsqu’on passe d’un langage à l’autre pour faire avancer l’histoire : tantôt un tableau de danse, puis une scène aux dialogues peu inspirés et débités de manière peu convaincante, avant un solo musical de cordes, suivi d’un ballet et d’une intervention rappée.
En bref, en tant que véritable spectacle musical, Diamond Dance gagnerait à harmoniser son style : on comprend l’idée de vouloir mixer deux planètes, mais ce n’est pas une raison pour incorporer tout le système solaire dans la recette. Cela étant dit, il saura ravir les amateurs de danse, qui seront les premiers comblés.