Elf

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Marquis Theatre – 1535 Broadway, New York.
Première le 17 novembre 2024. Jusqu'au 4 janvier 2025.
Toutes les informations en cliquant ici.

C’est bien­tôt Noël, la sai­son tant atten­due pour recevoir des cadeaux et en dis­tribuer autour de soi. C’est égale­ment l’occasion rêvée d’aller voir une comédie musi­cale qui célèbre à sa façon cette péri­ode de fêtes : Elf, une carte de Noël vivante et col­orée qui présente l’histoire d’un lutin du Père Noël per­du dans l’immensité de la ville de New York – une his­toire créée à l’origine en 2003 pour un film dont la vedette était Will Fer­rell et adap­tée pour la scène de Broad­way en 2010.

Il faudrait être bougon de nature et avoir mau­vais car­ac­tère pour en pas appréci­er ce spec­ta­cle sans pré­ten­tion, peut-être un peu sim­plet mais fort amu­sant et très bien agencé. L’histoire en est bien conçue. Bud­dy, un bébé orphe­lin, se glisse un soir de Noël dans le sac de jou­ets du Père Noël, à l’insu de ce dernier, et échoue ain­si au terme de sa tournée au pôle Nord où Papa Elf l’adopte et l’élève comme l’un de ses lutins. Mais, au fur et à mesure que les ans passent, Bud­dy, qui se croit tou­jours un lutin, a gran­di à tel point que son père d’adoption lui révèle enfin son orig­ine – il est le fils de Wal­ter, un édi­teur de livres pour enfants, et de Susan, laque­lle a mal­heureuse­ment dis­paru – et lui recom­mande de retourn­er dans sa ville natale, New York, afin de retrou­ver son vrai père. Entre-temps, ce dernier a épousé Emi­ly, avec qui ils ont eu un enfant, Michael.

Grey Hen­son dans Elf © Evan Zim­mer­man pour MurphyMade

À sa grande sur­prise, Bud­dy décou­vre que Wal­ter est sur la liste des gens mal vus par le Père Noël parce qu’il ne croit pas à l’esprit de joie fes­tive qui auréole la sai­son, pas plus d’ailleurs que Michael. Ils ne sont pas les seuls – Bud­dy se rend compte bien­tôt que per­son­ne ne se soucie de savoir qui est ce per­son­nage de fic­tion, même Jovie, une fille dont il fait la con­nais­sance et qui n’a que du mépris pour les hommes qu’elle ren­con­tre. Avec déter­mi­na­tion, Bud­dy décide alors de les con­ver­tir et de leur faire com­pren­dre la vraie valeur de Noël, mais ce sera l’arrivée imprévue du Père Noël lui-même qui les fera chang­er d’avis, y com­pris Jovie, dont les sen­ti­ments à son égard vont d’ailleurs fon­dre comme neige au soleil auprès de Bud­dy, dont elle devien­dra la com­pagne et la mère de leur petit lutin.

Les acteurs·trices de Elf © Evan Zim­mer­man pour MurphyMade

Cette his­toire bon enfant, écrite pour l’écran par David Beren­baum et retra­vail­lée pour la scène par Thomas Mee­han et Bob Mar­tin, est pleine de bons moments théâ­traux et musi­caux – les chan­sons sont dues à Matthew Sklar pour la musique et à Chad Bergulin pour les paroles –, mais ce qui retient surtout l’attention, c’est la richesse de cette pro­duc­tion toute en couleurs dans ses décors et ses cos­tumes attrayants signés Tim Good­child, ses éclairages relevés conçus par Patrick Woodroffe, et ses visions lumineuses et effets spé­ci­aux dus à Ian William Gal­loway. Dans ce milieu qui reflète la joie et l’abandon de la sai­son, il n’en faut guère plus pour que les actri­ces et acteurs don­nent toute la mesure de leurs tal­ents dans des numéros dan­sés pleins d’enthousiasme, réglés par Liam Steel, et une mise en scène débor­dante de vital­ité sous la direc­tion de Philip William McKin­ley. Un numéro en par­ti­c­uli­er, « Hap­py All the Time », qui sert de prélude à l’action, frappe par son ingéniosité et donne à la troupe une occa­sion d’incarner les lutins du Père Noël en dansant sur leurs genoux de façon très réal­iste. Un autre numéro, de cla­que­ttes cette fois, est égale­ment fort bien mené et sur­prenant d’élan et de précision.

Grey Hen­son et Kay­la Davion dans Elf © Evan Zim­mer­man pour MurphyMade

Dans le rôle de Bud­dy, Grey Hen­son fait preuve d’agilité et de sens comique, et donne à son per­son­nage toute la vital­ité req­uise pour le ren­dre non seule­ment sym­pa­thique mais attachant. Il est bien évi­dent qu’il emprunte quelques traits à Will Fer­rell, mais il lui donne égale­ment un aspect plus per­son­nel qui lui sied.

Kay­la Davion et Grey Hen­son dans Elf © Evan Zim­mer­man pour MurphyMade

À ses côtés : Kay­la Davion, qui incar­ne une séduisante Jovie qui garde ses dis­tances ; Michael Hay­den, le père de Bud­dy, qui doit faire face à l’arrivée intem­pes­tive de cet enfant qu’il n’attendait pas ; Ash­ley Brown, sa femme, qui se mon­tre tolérante vis-à-vis de cet intrus qui débar­que du pôle Nord et pour lequel elle éprou­ve de la sym­pa­thie ; Sean Astin, sous les traits de San­ta, qui narre l’histoire de Bud­dy ; et surtout, Kai Edgar, vedette pré­coce qui se man­i­feste avec beau­coup de tal­ent dans le rôle de Michael, un gosse de douze ans.

Kai Edgar et Grey Hen­son dans Elf © Evan Zim­mer­man pour MurphyMade

Une célébra­tion théâ­trale de Noël pleine de relief, Elf doit rester à l’affiche jusqu’au 4 jan­vi­er. À ne pas man­quer si vous êtes à New York !

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