Barbara, Mémoires interrompus

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Studio Hébertot – 78 bis, boulevard des Batignolles 75017 Paris.
Du 9 novembre 2024 au 20 janvier 2025, les lundis à 21h et les samedis à 16h30.
Renseignements et réservations : cliquez ici.

« Je ne suis pas une grande dame de la chan­son, je ne suis pas une tulipe noire, je ne suis pas poète, je ne suis pas un oiseau de proie, je ne suis pas dés­espérée du matin au soir, je ne suis pas une mante religieuse, je ne suis pas dans les ten­tures noires, je ne suis pas une intel­lectuelle, je ne suis pas une héroïne, je suis une femme qui chante ! »
Cette déc­la­ra­tion de Bar­bara (dans le pro­gramme de son Olympia 69) a été notre bous­sole tout au long de la créa­tion de ce spec­ta­cle : une femme racon­te son enfance, les rires, la guerre, l’inces­te, le music-hall, la Chrysler de Mon­sieur Vic­tor, Nantes… et « la folie de chanter ! »
Elle n’a pas encore écrit de chan­son, n’a pas encore con­nu la gloire. Elle est encore Monique Serf, celle qui devien­dra Barbara.
« J’ai peur, j’a­vance » dit-elle. Et nous suiv­ons ses pas.
L’an­née de sa dis­pari­tion, Bar­bara entre­prend d’écrire le réc­it de sa vie. Un texte poignant et drôle qui donne de la force et nous engage à suiv­re nos rêves.

Notre avis : Bar­bara se définis­sait comme « pianiste chan­tante ». Elle l’a sou­vent répété durant ses inter­views et ses Mémoires Il était un piano noir…, qu’elle ne put men­er à terme, fauchée bien trop tôt par la mort en novem­bre 1997, s’en font l’écho. Cather­ine Pietri pro­pose sa vision de l’artiste en inter­pré­tant non pas ses chan­sons, mais ses mots. Et avec quelle finesse ! La déli­catesse de ce seule en scène per­met au spec­ta­teur de se lover dans l’univers de l’artiste et, très vite, une belle émo­tion se dégage et étreint la salle. Pas ques­tion ici de relater le par­cours de vedette de Bar­bara : on s’intéresse à l’enfant qu’elle fut, au drame qu’elle vécut avec son père, sa rela­tion fusion­nelle avec Granny, sa grand-mère adorée, à sa fuite en Bel­gique et à ce retour à bord d’une voiture qui sem­blait fil­er comme dans un rêve, con­duite par M. Vic­tor, à qui elle con­sacra une chan­son. L’écriture, l’élégante scéno­gra­phie, les lumières… tout procède de cet hom­mage pudique et puis­sant à l’artiste dont l’aura n’a jamais terni depuis sa dis­pari­tion. Vous n’entendrez pas la voix de Bar­bara, ni ses chan­sons, sauf un cou­plet aux derniers instants du spec­ta­cle, mais la musique n’est pas absente. Atten­dez-vous à être étonné·e par les orches­tra­tions orig­i­nales de cer­tains titres qui ponctuent judi­cieuse­ment ce très beau spec­ta­cle – que l’on ne peut que vous recom­man­der chaleureusement.

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