Un jeune fossoyeur nommé Lucien commence sa nuit de travail dans le cimetière. Il creuse une tombe en chantant. Il est seul, comme tous les soirs, avec pour unique compagnie sa pelle et une chouette. Mais cette nuit-là, une étrange jeune femme nommée Alice fait son apparition. Elle déambule parmi les tombes et dispose des cailloux dessus. Intrigué, Lucien va la suivre, jusqu'à l'accompagner dans sa quête, qu'elle dit nécessaire pour que les âmes s'envolent.
Le spectateur va être embarqué dans un voyage à travers le cimetière. En une nuit, Alice et Lucien vont vivre l’histoire d’une vie ! De leur rencontre, en passant par leurs expériences partagées, jusqu’à la mort.
À travers des parties théâtrales, des numéros musicaux et un passage en ombres chinoises, les deux personnages vont se découvrir. Ils vont devoir aider un feu follet à retrouver son chemin, se battre contre des cendres, s’échapper du royaume des ombres, et autres aventures !
Notre avis : La Fille aux cailloux peut sembler un projet intriguant. En effet, son équipe créative est composée de profils parfois inattendus. Rassemblez un comédien (Lucas Baran, auteur), un journaliste sportif (David Dufour, auteur et metteur en scène) et une jeune chanteuse pop (Clo, paroles et musiques) et vous obtiendrez une pièce musicale réunissant deux jeunes gens dans un cimetière !
L’œuvre marcherait-elle dans les pas de l'opéra rock La Légende de Jimmy ou dans l'univers de Tim Burton ? La Fille aux cailloux possède sa propre identité artistique et ne manque pas d'originalité.
Lucien est un fossoyeur qui voit sa nuit de travail perturbée par l'irruption d'une jeune inconnue, Alice, qui dépose des cailloux sur les tombes. Alice finit par expliquer qu'elle procède ainsi afin que les âmes puissent s'envoler... Alice embarque Lucien avec elle dans une quête nocturne qui marquera le jeune fossoyeur. Cette nuit troublante, forme de parcours initiatique, posera des questions sur les rapports à la vie, à la mort, à nos proches.
Les comédiens-chanteurs retenus pour ce spectacle sont un atout évident. Agathe Favre (Le Rêve d’Émilie) et Valentin Davy (Enchanté, L'Incroyable Alan Show...) forment un duo touchant dans cette œuvre au ton intimiste. Artistes complets, ils s'accompagnent même au piano sur plusieurs chansons.
Les notions de parts d'ombre et de lumière, de flamme de vie, sont suggérées par la mise en scène sobre de David Dufour. Elle s'appuie sur des décors minimalistes, constitués principalement de stèles funéraires déplacées au gré des tableaux. Des belles projections animées complètent la vision du cimetière. Un espace de théâtre d'ombres est également utilisé à bon escient. Les chansons sont écrites par Clo, talent émergent de la scène lyonnaise. Elle fait preuve d'une belle maturité artistique en créant de véritables chansons de théâtre musical. On n'aurait d'ailleurs pas refusé quelques chansons supplémentaires. Le duo final, une évocation de la vie d'Alice – et de la vie en général – est marquant.
En dépit d'un thème qui peut sembler sombre, ce spectacle empreint de poésie laisse beaucoup de place à l'espoir. De quoi souhaiter longue vie à La Fille aux cailloux !
Pour en savoir plus sur Clo et son "Coeur brisé" :