Embarquement immédiat pour le monde magique d’Émilie Jolie, un pays de rêves merveilleux, habité de créatures plus uniques les unes que les autres !
Véritable invitation au voyage initiatique pour petits et grands, venez redécouvrir cette comédie musicale féerique, spécialement remise à jour et adaptée en format court, où le temps sera compté avant le réveil de la petite fille.
À travers tous ses personnages hauts en couleur, le spectacle vient aborder des notions importantes telles que la famille, l’entraide, la tolérance ou encore l’acceptation de soi et de l’autre. Le tout transmis par huit artistes pluridisciplinaires qui passeront de rôles en rôles pour vous faire rire et vous émouvoir.
À la manière d’un livre d’images marqué de nombreux univers, laissez-vous porter par la magie d’Émilie Jolie, et n’oubliez pas de tourner toutes les pages du livre…
Notre avis (critique publiée lors des représentations de décembre 2022 au Carré 30) : Je m’appelle Émilie Jolie… et mon histoire est revisitée par la compagnie Acte C Scène M. Le pari peut sembler risqué en songeant notamment à la transposition peu convaincante en dessin animé de 2011. Avec Le Rêve d’Émilie, la jeune troupe lyonnaise adapte avec succès le conte musical du regretté Philippe Chatel.
Dans cette version, le père et la mère d’Émilie Jolie sont représentés sur scène. Malheureusement, ils se séparent, ce qui plonge la petite fille blonde dans la tristesse. Le train des rêves lui servira d’échappatoire. Le narrateur aura bien du mal à la faire sortir de son rêve, embarquée dans une série de rencontres inattendues. Jérémy Lacombe-Bienfait (adaptation et mise en scène) se joue des codes des contes pour enfants. Signe des temps, la sorcière peut désormais choisir soit un prince charmant soit une princesse charmante pour espérer trouver l’amour sincère. Et n’est-il pas important avant tout d’apprendre à s’aimer soi-même plutôt que de tout miser sur le grand amour digne d’un conte de fées ? Le prince charmant lui-même échappe aux stéréotypes habituels, avec des traits de caractères le rapprochant plus d’un homme ordinaire que d’un héros sans failles.
Émilie est incarnée par une adulte. Flore Girerd (en alternance avec Brune Gallety) a toutefois l’allure et le jeu permettant de faire fi de ce « détail », sans tomber dans la caricature. Et après tout, ne trouve t‑on pas normal de voir parler et chanter plusieurs animaux sur scène ? Lauriane Frantz a créé des chorégraphies collant bien au rythme entraînant de plusieurs des chansons de Philippe Chatel. Elle se glisse également avec aisance dans la peau de plusieurs personnages. La Sorcière (Agathe Favre) est glaciale à souhait avant de révéler sa nature profonde. Le duo en mode « chien et chat » formé par le narrateur et l’Horloge fonctionne bien. L’humour est présent, souvent sur un ton décalé.
Certains personnages sont absents de cette version (pas de Petit Caillou par exemple), d’autres renaissent de leurs cendres (le Coq et l’Âne). La Chanson d’Émilie Jolie et du Grand Oiseau, le classique interprété par plusieurs références de la chanson française et du théâtre musical, est un moment attendu. Cette séquence est réussie avec la présence d’une interprète féminine dans le rôle du Grand Oiseau. Ce choix inhabituel s’avère payant.
La compagnie Acte C Scène M confirme qu’Émilie Jolie peut continuer longtemps à rêver et à faire rêver des générations de spectateurs.