Les Fantasticks

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Colmar, Comédie de Colmar : dim. 18 fév. 15h, mar. 20 fév. 19h.
Mulhouse, La Sinne : mer. 13 mars 20h, jeu. 14 mars 20h.
Strasbourg, Théâtre de Hautepierre :
Mer. 20 mars 20h, sam. 23 mars 20h, dim. 24 mars 15h, mar. 26 mars 20h, mer. 27 mars 20h.
Sarre-Union
Centre socio-culturel : ven. 5 avril 20h.
Sainte-Marie-aux-Mines, Théâtre municipal : ven. 12 avril 20h.
Vogelgrun
Art’Rhéna : sam. 20 avril 20h.
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Un con­seil à tous les par­ents: inter­dis­ez à vos enfants ce que vous voulez qu’ils fassent ; vous serez alors cer­tains qu’ils le fer­ont ! Il ne s’agit pas de manip­u­la­tion mais bien d’éducation. Et rap­pelez-vous : c’est pour leur bien. Cette méth­ode orig­i­nale est expéri­men­tée avec suc­cès par Mme Huck­le­bee et M. Bel­lomy. Pour favoris­er l’union de leurs enfants, ils inven­tent une fausse dis­pute, dressent un mur entre leurs deux maisons et leur inter­dis­ent toute com­mu­ni­ca­tion. Résul­tat : l’amour est tout de suite au ren­dez-vous. Atten­tion cepen­dant à ne pas révéler le pot aux ros­es, car rien n’est plus ennuyeux pour des enfants qu’un des­tin tout tracé.

Les Fan­ta­sticks © Klara Beck

Notre avis : La pro­duc­tion de cette comédie musi­cale de poche mythique, présen­tée inté­grale­ment en français grâce à une fine tra­duc­tion signée Alain Per­roux (l’actuel directeur de l’Opéra nation­al du Rhin), a tout pour enchanter. Se déploie sous les yeux des spec­ta­teurs un mélange de grâce, de drô­lerie et de poésie. Dans cette fable inspirée des Romanesques d’Edmond Ros­tand (Cyra­no), elles-mêmes trou­vant leurs racines dans de nom­breux écrits d’Ovide et Shake­speare, tout con­court à séduire. Respec­tant la for­ma­tion musi­cale d’o­rig­ine avec piano et harpe, la musique fait une fois encore mouche, ne serait-ce que par le titre « Try to Remem­ber » devenu un véri­ta­ble tube.

Les Fan­ta­sticks © Klara Beck

Dans cette pro­duc­tion, les par­ents des deux familles voisines sont un père et une mère, tou­jours aus­si retors. Deux his­toires d’amour se mêlent donc, entre ces par­ents manip­u­la­teurs (qui s’aiment en secret) et leur progéni­ture. Le ban­dit El Gal­lo va, une fois encore, semer la zizanie, aidé en cela par deux acteurs au tal­ent incer­tain. Le per­son­nage tient deux rôles : le maître de céré­monie et l’organisateur du faux enlève­ment de la jeune Luisa. À ce stade, il con­vient de saluer l’intégralité de la dis­tri­b­u­tion, qui sem­ble s’amuser à inter­préter cette comédie musi­cale dont l’apparente légèreté dis­simule des thèmes sérieux, voire graves. Les voix lyriques ne sont en aucun cas un frein pour ces rôles qui, à l’origine, exi­gent beau­coup de leurs interprètes.

La scéno­gra­phie, plus riche que dans les pro­duc­tions off-Broad­way, plonge le spec­ta­teur dans un univers où sont con­vo­quées de mul­ti­ples influ­ences. Le mur, per­son­nifié par un acteur muet, se trou­ve délesté de son habit noir habituel pour un élé­gant cos­tume gris. Les expres­sions de l’interprète Quentin Ehret évo­quent sou­vent un tableau de Magritte. Et quelle lumière fine­ment tra­vail­lée pour plonger le spec­ta­teur dans ce rêve éveil­lé ! Vous l’aurez com­pris, cette relec­ture en français d’un inclass­able de la comédie musi­cale – plus de quar­ante ans à l’affiche, tout de même – mérite large­ment de faire le déplace­ment, en souhai­tant toute­fois que d’autres théâtres per­me­t­tent à cette œuvre d’enchanter un encore plus vaste public.

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