Punk.e.s

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La Scala Paris – 13, boulevard de Strasbourg, 75010 Paris.
Du 14 janvier au 30 mars 2025.
Renseignements et réservations sur le site de la Scala Paris.

Elles s’appelaient Viv Alber­tine, Ari Up, Pal­mo­live et Tes­sa Pol­lit. Elles vivaient à Londres.
Elles avaient entre qua­torze et vingt ans. Elle se sont lancées à corps per­du dans cette aven­ture : deux d’entre elles n’avaient jamais touché un instru­ment de musique auparavant.
Elles ont réus­si l’exploit d’être le pre­mier groupe au monde à obtenir le con­trôle total de leur image auprès de leur mai­son de disque.

Notre avis (paru lors des représen­ta­tions de mars-avril 2024) : Punk.e.s racon­te libre­ment la ren­con­tre et l’histoire vraie du pre­mier groupe de punk féminin londonien.

1976, le Roy­aume-Uni s’enlise dans une crise économique, qua­tre filles (très) en colère for­ment les Slits (« fentes » en français) tan­dis que leur homo­logues mas­culins (les Clash et les Sex Pis­tols ) glo­ri­fient un mou­ve­ment rageur et éphémère désor­mais devenu culte.

Viv Alber­tine, Ari Up, Pal­mo­live et Tes­sa Pol­lit s’unissent pour le pire en rêvant du meilleur, s’emparent d’instruments « vir­ils » sans savoir en jouer, brail­lent et enchaî­nent les con­certs, faisant de la musique leur vecteur de révolte.

Écrite par Jus­tine Heyne­mann et Rachel Ardi­ti, la pièce bouil­lonne d’énergie, mélange habile­ment les gen­res et retrace l’épopée musi­cale d’adolescentes déli­cieuse­ment provocatrices.

Décor métallique et gris comme un ciel lon­donien, sol jonché de câbles, flight cas­es dis­séminées sur scène, l’ambiance est som­bre et pois­seuse. Le quatuor revendique, con­teste, et nous embar­que dans leurs his­toires con­flictuelles avec autrui ou elles-mêmes.

Six artistes dont un homme – ne l’oublions pas – inter­prè­tent les six pro­tag­o­nistes pour se gliss­er furtive­ment dans la peau de seize per­son­nages, avec par­fois un sim­ple acces­soire et on y croit ! Pat­ti Smith, Cid Vicious, les Clash, jusqu’à Mar­garet Thatch­er, défi­lent sur la scène de la Scala Paris comme pour ancr­er l’histoire dans l’histoire. Le livret est solide­ment con­stru­it, les choix musi­caux tou­jours justes et habile­ment revis­ités, offrant quelques mag­nifiques ver­sions acous­tiques (« Should I Stay or Should I Go », « Miss You ») et quelques instants d’émotion pure dans le chaos et la rébel­lion rég­nant sur le plateau.

Servis par une mise en scène inven­tive et nerveuse juste ce qu’il faut, pour laiss­er fil­tr­er suff­isam­ment d’humour et de légèreté (sous le cha­peau du man­ag­er libidineux, Rachel Ardi­ti est excel­lente de justesse et de drô­lerie), ces six artistes « touche-à-tout », cha­cun dans leur style, sont absol­u­ment convaincants.

En bref, une heure trente à la vitesse du son, du bruit, de la fureur, de la ten­dresse, de l’humour pour une comédie musi­cale orig­i­nale, drôle et un brin décalée : Punk is not dead !

La playlist du spectacle :

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