Adaptation, mise en scène et scénographie : Ronan Rivière.
Lumière : Marc Augustin-Viguier.
Costumes : Corinne Rossi.
Avec Ronan Rivière (rôles de Boulgakov et Molière), Michaël Giorno-Cohen (rôles de Gros-René, Mascarille, Poquelin Père, Louis XIV, Les Marquis, Philinte, le sieur de Rochemont).
Et au piano : Olivier Mazal.
Boulgakov nous livre une vision ébouriffante de la vie de Molière. Ce récit légendaire d’une troupe ballottée entre les succès et les revers est ici présenté dans une version vivante et enlevée, entrecoupée de scènes de Molière et de morceaux de Lully joués au piano. Le spectateur assiste aux débuts chaotiques de l’Illustre-Théâtre, à son ascension fulgurante, à la querelle du Tartuffe et à la fin solitaire de son chef.
Notre avis : La vie de Molière n’est pas de notoriété publique, et pourtant, à elle seule, elle forme un récit captivant. Ronan Rivière s’en empare avec cette adaptation de la biographie de Boulgakov. L’histoire de cette vie aussi triste qu’inspirante nous est contée avec humour et poésie, entrecoupée par des scènes des plus célèbres pièces de l’auteur et des morceaux de musique de Lully jouées au piano. Trônant au milieu de la scène, la charrette à foin de l’Illustre Théâtre, première troupe de Molière, nous transporte des routes boueuses de la campagne française jusqu’à la cour du roi tandis que les deux comédiens enchaînent les personnages avec une puissance dramatique assez impressionnante. Si la pièce n’est pas musicale, les extraits au piano de morceaux de Lully font respirer le texte et plonge le spectateur dans l’époque. Avec finesse et sans artifices, le public se retrouve petit à petit aspiré par le tourbillon de désillusion qu’est la vie de l’auteur jusqu’à sa mort tragique sur scène.