C’est par cet appel que Gianni Corvi, directeur de ce lieu emblématique du théâtre musical, nous interpelle. La spéculation immobilière tue tranquillement mais sûrement les lieux de culture, grands ou petits. La fermeture de l’UGC Normandie le 13 juin prochain, puis de L’Auguste Théâtre en sont de tristes exemples. Raison de plus pour faire entendre nos voix : celles qui défendent la création et les lieux qui peuvent l’accueillir. Rien de comparable en termes économiques, bien entendu, entre le cinéma des Champs-Élysées et ce théâtre niché dans une ravissante impasse du XIe arrondissement, si ce n’est, hélas, la traduction d’une volonté de mettre en avant un profit financier qui bafoue l’intérêt du spectateur. Plus le parc de salles se réduit, théâtres et cinémas confondus, plus la création aura du mal à s’imposer. Voici donc le texte ET le lien vers la pétition que nous ne pouvons que vous encourager à signer. Un rassemblement est également prévu dimanche 12 mai à 14h30 devant le théâtre, 6, impasse Lamier.
Suite à une opération immobilière, L’Auguste Théâtre est menacé d’expulsion et de destruction. Une pétition en ligne (vous pouvez la signer en cliquant ici) vient d’être lancée par un collectif d’habitants et commerçants du quartier pour tenter de sauver ce charmant petit théâtre de 90 places qui participe activement à la vie culturelle et sociale du XIe arrondissement depuis 1999.
Les liens entre L’Auguste Théâtre et le théâtre musical sont forts. C’est à L’Auguste que l’association American Musical Theatre Live a produit ses premiers spectacles (du « off-Broadway » en anglais, alors quasi-inexistant dans le paysage théâtral parisien) en 2013 : Songs for a New World, The Last Five Years mais également Edges (spectacle soutenu par ses créateurs, Pasek & Paul, venus à Paris pour rencontrer la troupe, peu de temps avant d’écrire Dear Evan Hansen et les chansons des films La La Land et The Greatest Showman) dont la distribution comprend un jeune… Eddy de Pretto.
À L’Auguste encore, la programmation pendant plusieurs saisons de la comédie musicale Cabaret Jaune Citron (dont Stéphane Ly-Cuong et l’équipe artistique signent actuellement leur premier long-métrage, Dans la cuisine des Nguyễn). Un véritable espace de création pour tous les spectacles de Lauren Van Kempen (nommée cette année aux Trophées de la comédie musicale pour Spamalot) et Mathieu Serradell (directeur musical de Cats à Mogador) : les « Broadway Melody » (concerts pédagogiques sur les compositeurs de l’âge d’or de Broadway, présentés par des historiens de la comédie musicale et la petite-fille d’Irving Berlin, et chantés par des têtes d’affiche du Théâtre du Châtelet comme Christine Buffle ou Scott Emerson), Les Jingle Belles, The Cabaret, To Nana with Love, etc.
Des cabarets d’auteurs, compositeurs et interprètes internationaux de comédies musicales : Liam Forde (avec en guest star Liliane Montevecchi, Tony Award du meilleur second rôle féminin pour Nine), Andrew Byrne, Marie Oppert (future pensionnaire de la Comédie-Française), Christine Khandjian, Michel Mella, Kristina Love (Tina Turner dans Tina – The Tina Turner Musical dans le West End, guest star : Adrianna Hicks, premier rôle de Some Like It Hot à Broadway), Sophie Faguin, etc. Des soirées consacrées aux chansons de films musicaux : Femmes, femmes : Simone Tassimot chante Vecchiali (en présence de Paul Vecchiali), Dans l’ombre des studios : mélodie cocktail (hommage aux grandes voix des doublages Disney, avec une douzaine de voix françaises historiques et une douzaine de jeunes chanteurs de comédies musicales), Michel Barouille chante ses génériques, etc.
Soutenir L’Auguste Théâtre, c’est soutenir les petites structures qui ont le courage de créer un théâtre musical exigeant. Après la disparition du Vingtième Théâtre, la fermeture d’un lieu tel que L’Auguste Théâtre serait un nouveau coup dur pour ce secteur.