À travers des épisodes de ma vie, côté scène et côté coulisses, comment je suis passée du fantasme de fouler le Tapis rouge à la fabrication maison de mon propre tapis.
Un spectacle burlesque avec de la chanson, de l’opéra, des claquettes, du Hula Hoop, du piano américain, du ukulélé médiéval, des cadeaux et des textes d’utilité publique pour apprendre à :
• sortir de sa zone d’inconfort ;
• connaître la sexualité des sopranos coloratures ;
• signer un traité de paix avec ses cheveux cassants et ses pointes sèches ;
• comprendre le vrai sens de la vie grâce à un paquet de chouquettes.
Devenir une star, tout simplement…
Notre avis : Rompue à l’exercice du seul en scène, Agnès Pat’ propose, aujourd’hui’, après Le One Pat’show, Un show à l’américaine avec un budget français et Hollywood swing gum : Tapis rouge, en référence à celui qui recouvre les célèbres marches du Festival de Cannes. Avec une aisance manifeste, la comédienne met illico le public dans sa poche en attribuant des rôles à certains spectateurs. Certains devront soit lui offrir des fleurs, d’autres à boire. Parce que le spectacle commence… par la fin, avec, donc, des fleurs en offrande tant le spectacle était merveilleux et les applaudissements nourris. Pour la boisson, il faudra attendre un peu, nous y reviendrons.
Agnès Pat’, intimidée par la fin des spectacles, se débarrasse donc du sien dans les premières minutes. Malin. Ensuite elle nous raconte ses démêlés avec l’Agnès qui, âgée de 5 ans, s’est fait une promesse : devenir une star et gravir les marches cannoises. Bien entendu le vœu de la fillette va connaître quelques contrariétés. Sur une trame déjà usitée dans pas mal de one-woman-show, Agnès Pat’ tire son épingle du jeu, ou sa maille du tricot si l’on veut faire référence à sa malicieuse affiche, en ponctuant le spectacle de jolies trouvailles. Ainsi l’hydratation… La comédienne doit boire à intervalles réguliers, c’est bon pour la santé. Plutôt que de s’abreuver à une bouteille vaguement dissimulée, elle fait de cette opération un gimmick, prenant systématiquement un récipient en adéquation avec ses propos. Ainsi lorsqu’elle évoque avoir été pressée comme un citron, c’est dans un récipient aux couleurs de l’agrume qu’elle va boire. Et autant dire qu’elle va s’hydrater souvent tout au long du spectacle ! Son costume, tout en noir et rouge, évolue lui aussi et se transforme, grâce à d’astucieux jeux de lacets, pour donner corps à chacun des personnages : sa mère, une coach aigrie, une comédienne d’opérette. À ce titre, et sans rien divulgâcher, Agnès Pat’ parvient à faire… danser toute la salle sur une chorégraphie inspirée par La Route fleurie. Ce n’est qu’un moment désopilant parmi tant d’autres. Les comédies musicales, dont des airs servent de base à de savoureuses goguettes, en prennent pour leur grade. Sans parler des héroïnes Disney que vous ne considérerez plus jamais comme avant.
Avec une économie de moyens, mais un sens affiné de l’écriture, un humour dévastateur – qui sait être grinçant mais jamais méchant – et une belle énergie, Agnès Pat’ a su, de nouveau, conquérir le public parisien présent pour les deux représentations à la Comédie Bastille, avant le festival off d’Avignon. Revenir au plus vite dans la capitale est un vœu que nous ne saurions que formuler et, pour paraphraser l’artiste : « Nous ne le disons pas à tout le monde. »*
* Pour saisir tout le sel de cette chute, il vous faudra voir le spectacle, réjouissez-vous !