Tapis rouge

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Théâtre des Vents – 63, rue Guillaume Puy, Avignon.
Du 7 au 23 juillet 2022 à 19h, relâche les 12, 19 et 26.
Réservation : 06 11 28 25 42. Renseignement sur le site d'Agnès Pat'.

À tra­vers des épisodes de ma vie, côté scène et côté couliss­es, com­ment je suis passée du fan­tasme de fouler le Tapis rouge à la fab­ri­ca­tion mai­son de mon pro­pre tapis.
Un spec­ta­cle bur­lesque avec de la chan­son, de l’opéra, des cla­que­ttes, du Hula Hoop, du piano améri­cain, du ukulélé médié­val, des cadeaux et des textes d’utilité publique pour appren­dre à :
• sor­tir de sa zone d’inconfort ;
• con­naître la sex­u­al­ité des sopra­nos coloratures ;
• sign­er un traité de paix avec ses cheveux cas­sants et ses pointes sèches ;
• com­pren­dre le vrai sens de la vie grâce à un paquet de chouquettes.
Devenir une star, tout simplement…

Notre avis : Rompue à l’exercice du seul en scène, Agnès Pat’ pro­pose, aujourd’hui’, après Le One Pat’show, Un show à l’américaine avec un bud­get français et Hol­ly­wood swing gum : Tapis rouge, en référence à celui qui recou­vre les célèbres march­es du Fes­ti­val de Cannes. Avec une aisance man­i­feste, la comé­di­enne met illi­co le pub­lic dans sa poche en attribuant des rôles à cer­tains spec­ta­teurs. Cer­tains devront soit lui offrir des fleurs, d’autres à boire. Parce que le spec­ta­cle com­mence… par la fin, avec, donc, des fleurs en offrande tant le spec­ta­cle était mer­veilleux et les applaud­isse­ments nour­ris. Pour la bois­son, il fau­dra atten­dre un peu, nous y reviendrons.

Agnès Pat’, intimidée par la fin des spec­ta­cles, se débar­rasse donc du sien dans les pre­mières min­utes. Malin. Ensuite elle nous racon­te ses démêlés avec l’Agnès qui, âgée de 5 ans, s’est fait une promesse : devenir une star et gravir les march­es can­nois­es. Bien enten­du le vœu de la fil­lette va con­naître quelques con­trar­iétés. Sur une trame déjà usitée dans pas mal de one-woman-show, Agnès Pat’ tire son épin­gle du jeu, ou sa maille du tri­cot si l’on veut faire référence à sa mali­cieuse affiche, en ponc­tu­ant le spec­ta­cle de jolies trou­vailles. Ain­si l’hydratation… La comé­di­enne doit boire à inter­valles réguliers, c’est bon pour la san­té. Plutôt que de s’abreuver à une bouteille vague­ment dis­simulée, elle fait de cette opéra­tion un gim­mick, prenant sys­té­ma­tique­ment un récip­i­ent en adéqua­tion avec ses pro­pos. Ain­si lorsqu’elle évoque avoir été pressée comme un cit­ron, c’est dans un récip­i­ent aux couleurs de l’agrume qu’elle va boire. Et autant dire qu’elle va s’hydrater sou­vent tout au long du spec­ta­cle ! Son cos­tume, tout en noir et rouge, évolue lui aus­si et se trans­forme, grâce à d’astucieux jeux de lacets, pour don­ner corps à cha­cun des per­son­nages : sa mère, une coach aigrie, une comé­di­enne d’opérette. À ce titre, et sans rien divul­gâch­er, Agnès Pat’ parvient à faire… danser toute la salle sur une choré­gra­phie inspirée par La Route fleurie. Ce n’est qu’un moment désopi­lant par­mi tant d’autres. Les comédies musi­cales, dont des airs ser­vent de base à de savoureuses goguettes, en pren­nent pour leur grade. Sans par­ler des héroïnes Dis­ney que vous ne con­sid­ér­erez plus jamais comme avant.

Avec une économie de moyens, mais un sens affiné de l’écriture, un humour dévas­ta­teur – qui sait être grinçant mais jamais méchant – et une belle énergie, Agnès Pat’ a su, de nou­veau, con­quérir le pub­lic parisien présent pour les deux représen­ta­tions à la Comédie Bastille, avant le fes­ti­val off d’Avignon. Revenir au plus vite dans la cap­i­tale est un vœu que nous ne sauri­ons que for­muler et, pour para­phras­er l’artiste : « Nous ne le dis­ons pas à tout le monde. »*

* Pour saisir tout le sel de cette chute, il vous fau­dra voir le spec­ta­cle, réjouissez-vous !

 

Avi­gnon Off 2017 – Hol­ly­wood Swing Gum (Cri­tique)

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