Notre avis : Enfin Paris peut applaudir le plus glam-rock des musicals dans sa version originale ! Sous la houlette de son directeur, Jean-Luc Choplin, le Lido2Paris accueille jusqu’au 7 avril la reprise londonienne montée en 2023 à l’occasion du 50e anniversaire de la création du Rocky Horror Show. C’est en 1973 qu’est né ce spectacle déjanté qui s’inspire des nanars de science-fiction, en y injectant une dose massive de libération sexuelle. Brad et Janet, fraîchement fiancés et bien sous tous rapports, se retrouvent enfermés dans un manoir inquiétant tenu par l’extravagant Dr Frank’n’Furter qui s’adonne à de bien curieuses expériences scientifiques.
L’adaptation en film, sortie en 1975, est toujours à l’affiche du Studio Galande pour des séances à l’ambiance unique. En revanche, la version française – traduction des paroles signée Alain Boublil – qui a vu le jour la même année au Petit Saint-Martin semble vite avoir été propulsée dans le vide intersidéral.
Au Lido2Paris, la troupe, qui assure la tournée européenne, en a sous le capot pour maintenir une ambiance survoltée, tout comme l’orchestre live qui balance ses décibels. En créature ambiguë venue d’un autre monde, Stephen Webb – faux airs de Kathleen Turner et présence torride – enflamme la scène dès son entrée. Autour de lui, tou·te·s les artistes, impeccablement barré·e·s, font preuve d’une maîtrise impressionnante et d’une folie communicative. Rodé également le jeu des répliques faussement impromptues depuis le public pour perturber le narrateur, qui en profite pour lâcher quelques mots de français, pour le plus grand bonheur des spectateurs – dont certain.e.s se sont prêtées au jeu du déguisement, comme c’est la coutume dans les pays où le spectacle est archi-connu.
Bien sûr, en un demi-siècle, on en a vu d’autres au rayon travesti ou dans la veine rock – les Kinky Boots, Priscilla ou autre Hedwig… – mais la recette du Rocky Horror Show reste complètement jouissive : un dosage qui ne vieillit pas entre humour absurde, titillement érotique, gros délire immersif et rock à gogo. Il suffit de se laisser porter et, sans même s’en apercevoir, on rugit de plaisir en dansant le Warp Time ! IRRÉSISTIBLEMENT CULTISSIME.
Il faut préciser que ce n’est pas la première fois que le spectacle est à Paris en anglais, il y a quelques années déjà (environ 25/30 ans) la production European Tour avec Jonathan Kiley mise en scène Vivyan Ellacott a fait quelques représentations au Casino de Paris. Donc le Lido n’est pas la première production en VO en France.
Merci de votre commentaire. On trouve en effet la trace des représentations que vous mentionnez ici :
https://studyres.com/doc/166646/the-rocky-road—over-the-footlights
Elles auraient eu lieu en 1990, du 1er au 30 juin, puis du 10 septembre au 7 octobre, au Casino de Paris, et ont apparemment obtenu un succès certain ; l’organisation a, semble-t-il, été houleuse d’un point de vue financier et du paiement des salaires…
Il y aurait donc déjà eu des représentations du spectacle en version originale à Paris, tandis que notre lecture du texte de présentation du Lido2Paris nous avait fait comprendre le contraire…