L’une des plus grandes histoires d’amour de tous les temps
« Maria », « Tonight », « Somewhere », « America ».
Les premières notes de ces airs inoubliables suffisent à réveiller toute la magie de West Side Story. L’œuvre de Leonard Bernstein, Jerome Robbins, Arthur Laurents et Stephen Sondheim créée à Broadway en 1957 a permis de totalement réinventer le genre de la comédie musicale, tant sur le plan musical que dramatique et chorégraphique. Aujourd’hui, West Side Story s’impose comme LA comédie musicale par excellence, tout aussi audacieuse, réaliste et pertinente que le jour de sa création.
West Side Story, le grand classique de la comédie musicale en tournée mondiale depuis mi-décembre 2022 ouvre un nouveau chapitre de son histoire légendaire en donnant le coup d’envoi d’une grande tournée internationale.
Alexander Bernstein, fils de Leonard Bernstein et président du Leonard Bernstein Center for Learning, a hâte que la tournée débute : « Je suis ravi que mon ami et merveilleux metteur en scène Lonny Price, accompagné par Mehr-BB, notre partenaire depuis deux décennies en tant que producteur, montent une nouvelle version de West Side Story qui fera palpiter les publics du monde entier. Outre sa profonde passion pour l’œuvre, Lonny est doté d’un talent artistique, d’une vision et d’une humanité tout à fait extraordinaires. Cette histoire reste évidemment tout aussi actuelle aujourd’hui que lors de sa création. Fruit de la collaboration de quatre créateurs de génie, dont mon père, West Side Story est toujours un véritable défi à relever. C’est pourquoi cette œuvre exige le meilleur dans chaque domaine, et je suis impatient de voir comment Lonny et son équipe internationale de création relèveront ce défi et enchanteront les publics du monde entier. »
Nouvelle jeunesse d’un grand classique
« Le succès jamais démenti de West Side Story révèle la part d’humanité en chacun de nous et le pouvoir qu’exerce l’amour », souligne le metteur en scène Lonny Price, qui entretient de longue date des relations avec les œuvres de Leonard Bernstein et Stephen Sondheim, et avoue être sous le charme de ce chef‑d’œuvre depuis sa plus tendre enfance. Aujourd’hui, cette personnalité reconnue de Broadway, qui façonne le théâtre et le cinéma américains depuis plus de 40 ans (notamment en mettant en scène Sweeney Todd avec Emma Thompson, Sunset Boulevard avec Glenn Close et plusieurs épisodes de la série Desperate Housewives, ainsi qu’en endossant le rôle de Neil Kellerman dans l’incontournable Dirty Dancing), veut apporter une nouvelle vision de la comédie musicale. Ainsi souhaite-t-il « que la prochaine génération de spectateurs tombe amoureuse de cette pièce, s’identifie aux personnages et réalise qu’il y a tellement plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous séparent, malgré nos prétendues différences culturelles ».
Notre avis : Les combats entre les Sharks et les Jets, et l’histoire d’amour impossible entre Maria et Tony n’en finissent pas de captiver le public depuis leur création à Broadway en 1957. Cette nouvelle production qui sillonne le monde et fait une longue halte au Châtelet se veut respectueuse de l’œuvre originale. Si, pour un public néophyte, cette position est idéale (parfait, pour les jeunes, de découvrir cette version de l’œuvre), la sagesse de la mise en scène de Lonny Price avec ses décors certes ingénieux, mais attendus, peut générer une légère frustration chez un public plus connaisseur.
L’impact de l’œuvre, inspirée comme chacun sait de Roméo et Juliette, ne perd rien de son efficacité, et c’est un pur plaisir d’admirer les chorégraphies de Jerome Robbins – recréées pour l’occasion par Julio Monge – si bien dansées par une troupe au diapason. L’orchestre de vingt musiciens sous la baguette de Grant Sturiale ravit les oreilles les plus exigeantes, même si les choix dans certaines adaptations de chansons détonnent. Pour le coup, il aurait peut-être été bien que ces écarts soient davantage présents dans la mise en scène, afin de remuer un peu plus le spectateur. En effet, devant tant de sagesse, il est un peu difficile d’être bouleversé par le destin tragique de ce jeune couple interprété avec une conviction exempte de vraie passion par Melanie Sierra et Jadon Webster. Il va sans dire que ce drame adolescent et les conflits entre bandes dont il est le fruit résonnent particulièrement avec notre époque. Notons également que – et c’est bien l’une des forces incroyables de ce pur chef‑d’œuvre – cette remarque est hélas valable à toutes les époques.
Une bonne nouvelle : les places s’arrachent (il vous faut donc vous décider rapidement si vous voulez voir le spectacle). Faisons un rêve : que les leçons de tolérance et d’ouverture contenues dans cette comédie musicale, aujourd’hui, deviennent réalité.
J’ai trouvé cette nouvelle version bien fadasse, j’ai ressenti peu d’émotions, les interprètes manquant singulièrement de charisme, et les chorégraphies — à part celle du bal — manquent d’énergie (« America », notamment) et de fougue.
Pendant la représentation, des bugs ont privé les spectateurs des sous-titres à plusieurs reprises, sous-titres d’autre part remplis d’anachronismes, de mots et d’expressions qu’on n’utilisait pas du tout à l’époque où se situe l’action.
Reste le plaisir d’assister à un spectacle live, avec des vrais musiciens dans la fosse, et de retrouver ces airs mythiques.