La « femme de l’année » de l’histoire, c’est Tess Harding : une vedette de la télévision unanimement célébrée, qui fait de l’ombre à Sam, son dessinateur de presse de mari. Leur couple survivra-t-il à cette situation ?
Notre (second) avis : Nous vous faisions part de notre plaisir à la découverte de ce musical en novembre dernier, lors des toutes premières données à Oullins (en métropole lyonnaise). Il est évident que le spectacle, maintenant parfaitement rodé, offre aux spectateurs un ouvrage mené tambour battant par des interprètes complètement habités par leurs personnages.
Le dispositif scénique, rappelons-le, s’adapte parfaitement à cette vaste scène du nouveau théâtre d’Antony, qui a ouvert ses portes en octobre 2021.
Nous retrouvons le mur qui parcourt la scène, permettant à la fois d’accueillir des projections de décors ou des insertions de bulles humoristiques, tout en respectant et mettant en valeur les nombreuses péripéties de l’intrigue par un judicieux espace central.
Les quatre musiciens de l’orchestre – positionnés côté jardin – s’intègrent vite et facilement à l’action, si nécessaire, devenant alors acteurs et chanteurs.
Ce procédé, rarement vu, force notre admiration et contribue largement au rythme et à la réussite du spectacle.
Pour revenir sur nos deux principaux protagonistes, Ludmilla Dabo illumine véritablement la scène – en femme de tête dont on sent néanmoins une fragilité palpable. Son interprétation du rôle se trouve sûrement éloignée de celle de Lauren Bacall (et a fortiori de Raquel Welch ou de Debbie Reynolds qui lui ont succédé). Toutefois nous avons la certitude de devoir compter à l’avenir avec elle pour de futurs grands projets musicaux.
Nous la retrouverons d’ailleurs prochainement dans un spectacle dédié à l’immense Nina Simone.
Jacques Verzier (son époux, l’autre protagoniste principal) flotte littéralement sur scène avec l’aisance et l’élégance que nous lui connaissons ! De Cole Porter à Kurt Weill, en passant par Rodgers et Hammerstein, il nous séduit dans chacun de ses rôles.
Dalia Constantin et Quentin Gibelin apportent, par une multitude de rôles, tout leur talent et leur savoir-faire à cet ouvrage bien ficelé et réalisé avec brio.
Loin des succès triomphaux de Kander et Ebb, tels Cabaret ou Chicago, il subsiste parmi les œuvres de ce fameux duo des trésors à ressusciter, tels Zorba ou The Scottsboro Boys, sans oublier Le Baiser de la femme araignée que nous aimerions tellement découvrir en France.
Mais nous pourrons sûrement compter sur le talent et la sagacité de Jean Lacornerie pour monter certaines d’entre elles !
Ne lui devons-nous pas (pour ne citer qu’elles) les créations de raretés telles Of Thee I Sing de Gershwin, ou bien Lady in the Dark et One Touch of Venus de Kurt Weil ?
La liste de ces trésors ressuscités est longue, en trente ans de spectacles qu’il nous a offerts avec passion.
Woman of the Year, qui va prochainement terminer sa tournée, aura encore – nous l’espérons – de beaux jours à venir. Elle constitue une des plus belles découvertes musicales de cette saison !