Un spectacle de : Gaëtan Borg & Stéphane Laporte.
Mise en scène : Virginie Lemoine.
Direction artistique : Stephane Corbin.
Avec : Carole Deffit, Valérie Zaccomer, Alexandre Faitrouni & Fabian Richard.
Résumé : Il y a 10 ans, pour une raison qu’on ne connaît pas encore, Stéphane, Victoire, Anthony et Ruben avaient décidé de passer ensemble les 31 décembre à venir, et pas forcément pour fêter le nouvel an ! On les découvre le 31 décembre 1999. C’est une de leurs réunions rituelles, une photo supplémentaire de leur amitié… jusqu’à ce qu’éclatent leurs non-dits en une dispute épique. Avant qu’ils n’aient pu s’expliquer, et qu’on comprenne les sources de ce grand ras-le bol amical, nous allons remonter le temps avec eux, de 31 décembre en 31 décembre, jusqu’à leur premier réveillon en 1979. Ils auront alors 8 ans, 13 ans, 16 ans et 25 ans ! Au moment où l’on s’y attend le moins, on reviendra à leur dispute de 1999 pour un dénouement inespéré.
Notre avis : Premier conseil : arriver en avance au Studio des Champs Elysées afin de ne pas louper un numéro de duettiste épatant entre les ouvreuses/eurs. De quoi mettre dans une ambiance particulière. Second conseil : se laisser porter par cette histoire à rebours, qui évoque dans sa forme le Merrily We Roll Along de Sondheim. Les auteurs ont choisi d’évoquer les 31 décembre vécus par leur quatuor en formant une boucle temporelle : nous débutons le 31 décembre 1999, remontons le temps avant de revenir à cette première date. Une petite mélodie ponctue souvent ces changements comme autant de chapitres.
Entre temps les personnalités des uns et des autres se seront dévoilées, les relations humaines restant au centre des préoccupations des auteurs. Une tortueuse histoire d’amour entre deux hommes, la brillante carrière de l’un contrarié par le destin, le parcours chaotique du suivant qui le conduit jusqu’au Japon. Les deux personnages féminins, peut être moins exposées dans leurs quêtes, n’en sont pas moins épatants. Une Mary Poppins un rien destroy qui se révélera d’une empathie et d’un soutien sans faille pour ceux dont elle aura la garde (Anthony et sa cousine Stéphane, puis Ruben, qui livra opportunément une pizza, menu idoine pour un 31 décembre), soit Victoire, toujours prête à s’enflammer, qui pourrait s’épanouir tant dans sa carrière, mais à qui il manque quelque chose. A tel point qu’elle change constamment de prénom. Et Stéphane, donc, jeune maman en permanence limite over stressée.
Une galerie d’individus écorchés, en route pour saisir un bonheur qui a bien du mal à se laisser séduire. Les auteurs ne se cantonnent pas, heureusement, à des réveillons classiques, mais varient les situations et les décors. La scénographie, d’une ingénieuse simplicité, participe au charme de l’ensemble. Charme qui doit beaucoup à la fine mise en scène de Virginie Lemoine, parfaitement consciente des enjeux de ce spectacle. La musique de Stéphane Corbin, présent au piano sur scène, complète un tableau impressionniste qu’il est fort recommandé de venir savourer.