Cher Evan Hansen, le film

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Au cinéma le 12 janvier 2021.

Evan Hansen est un lycéen de 17 ans qui souf­fre de trou­ble d’anxiété sociale. Son thérapeute lui con­seille de s’écrire une let­tre pour l’aider à ren­forcer sa con­fi­ance. Lorsqu’un de ses cama­rades de classe, Con­nor, se sui­cide, Evan se retrou­ve au cen­tre de la tour­mente. Dans une ten­ta­tive malav­isée de récon­forter la famille en deuil, Evan pré­tend qu’il était le meilleur ami de Connor.

Notre avis : L’adaptation tant atten­due de ce suc­cès de Broad­way arrive sur grand écran. Ce mélo­drame ne perd rien de sa force dans cette forme ciné­matographique. Une réal­i­sa­tion soignée, sans être par­ti­c­ulière­ment inven­tive, sem­ble au ser­vice du pro­pos. L’imbroglio dans lequel se retrou­ve coincé Evan Hansen – en rai­son d’un mal­heureux quipro­quo qui le con­duira à men­tir pour trou­ver fac­tice­ment sa place et le con­train­dra à assumer in fine des choix et accepter qui il est, qui il veut devenir – ne peut que touch­er. Ce par­cours ini­ti­a­tique abor­de des thèmes com­plex­es tels le sui­cide, les rap­ports de classe, une cer­taine forme d’autisme pour le per­son­nage cen­tral et le poids des réseaux soci­aux, ce qui pro­cure une force réelle au récit.

Il sera per­mis au spec­ta­teur de s’étonner que Ben Platt soit bien trop âgé pour le rôle (c’est un peu le syn­drome du film Grease, dans lequel toute la dis­tri­b­u­tion dépas­sait large­ment l’âge des rôles), mais les incon­di­tion­nels de Broad­way seront ravis de retrou­ver celui qui a créé le rôle sur scène. Il apporte une incan­des­cence par­ti­c­ulière, c’est indé­ni­able. Nous pour­rons égale­ment nous éton­ner de l’absence sin­gulière du thérapeute – après tout, l’écriture de la let­tre qui va tout déclencher est son idée… Evan n’a jamais ni le besoin, ni même l’intention de se rap­procher de ce per­son­nage qui restera invis­i­ble. Il faut croire qu’il s’agit donc d’un bien mau­vais thérapeute !

Tel un gage de fidél­ité à l’œuvre orig­i­nale, Steven Lev­en­son, auteur du livret, cosigne le scénario.Nous ne nous lancerons pas ici dans le jeu des petites vari­antes. Notons toute­fois que plusieurs chan­sons ont été coupées (« Any­body Have a Map ? », « Dis­ap­pear », « To Break in a Glove » et « Good for You ») ; qu’un per­son­nage prend une impor­tance bien plus grande ici, Alana Beck, inter­prétée par Amand­la Sten­berg (qui a coécrit une chan­son nou­velle, qu’elle inter­prète : « The Anony­mous Ones »), qui par­ticipe à l’émancipation d’Evan. Leur rela­tion devient un élé­ment fort du film. Le per­son­nage de Con­nor est égale­ment plus fouil­lé et com­plexe. Une chan­son a été écrite pour lui : « A Lit­tle Closer ».

Les afi­ciona­dos savent que Cher Evan Hansen n’est pas un film de pur diver­tisse­ment. Il mérite toute­fois d’être vu. Gageons qu’il trou­ve son pub­lic en France, là où même West Side Sto­ry, qui jouit d’une tout autre notoriété, n’est pas par­venu à se fray­er un chemin vers le succès.

1 COMMENTAIRE

  1. Les pre­mières cri­tiques ne sont pas ten­dres, et vu la dis­tri­b­u­tion des salles (2 salles seule­ment dans le cen­tre de Paris) il faut se dépêch­er d’aller le voir, car il risque d’être vite bal­ayé par une avalanche de films dans les semaines à venir.

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