Tout sur West Side Story à Orléans avec le chef d’orchestre Clément Joubert

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La Fabrique Opéra Val-de-Loire proposera fin mars West Side Story au Zénith d’Orléans, avec notamment Marie Oppert, Julien Salvia, et Emmanuelle N’Zuzi. Pour Regard en Coulisse, Clément Joubert, chef d’orchestre et directeur artistique de l’association, revient sur les piliers de la Fabrique Opéra et lève le voile sur ce futur spectacle.

Quel est le but de votre asso­ci­a­tion ?
En quelques mots, il s’agit tout sim­ple­ment d’ouvrir au plus grand nom­bre l’art lyrique, l’opéra, le spec­ta­cle musi­cal. Mon­tr­er que la « grande musique », comme on dit, n’est pas réservée aux vieux, aux rich­es ou aux ringards, mais peut s’adresser au grand pub­lic, notam­ment aux jeunes.
Con­crète­ment, nous avons trois piliers : pro­pos­er un nou­veau spec­ta­cle chaque année dans une salle pop­u­laire, en l’occurrence le Zénith d’Orléans. Deux­ième pili­er : pro­pos­er des tar­ifs attrac­t­ifs, à par­tir de 19 euros. Enfin, racon­ter l’histoire en français, de toute façon. Charge au met­teur en scène de trou­ver le moyen d’y par­venir, sans sur­titrage. Si les chan­sons restent en langue orig­i­nale, le pub­lic doit com­pren­dre le réc­it, même s’il ne com­prend pas l’anglais, l’italien, l’allemand…   Depuis notre créa­tion en 2013, nous avons ain­si pro­posé des œuvres telles que Car­men, La Flûte enchan­tée, Aida, My Fair Lady et, cette année, West Side Sto­ry… J’ajoute que nous nous adres­sons aus­si à ceux qui aiment l’opéra pen­sant détester la comédie musi­cale. Il y a beau­coup de points iden­tiques. Le style de musique est certes dif­férent car l’époque est dif­férente, mais finale­ment, ce sont sou­vent les mêmes histoires…

Le pro­jet est égale­ment pédagogique…
C’est un point majeur ! Chaque année, 650 jeunes des lycées pro­fes­sion­nels, des CFA, mais aus­si des Seg­pa de la région Cen­tre, réalisent les cos­tumes, les décors, le maquil­lage et les coif­fures des artistes. Lors des représen­ta­tions, ils assurent égale­ment l’accueil du pub­lic, la com­mu­ni­ca­tion, le cater­ing… C’est un échange dont tout le monde sort gag­nant. Nous offrons de la vis­i­bil­ité à ces étab­lisse­ments. Nous con­tribuons à mon­tr­er que ces appren­tis sont de vrais pro­fes­sion­nels qui ont de l’or dans les mains. Dans le même temps, nous per­me­t­tons à tous ces jeunes de décou­vrir un spec­ta­cle de l’intérieur. L’opéra devient un car­refour entre l’artistique, le social, le pédagogique.
Quelle fierté de voir ces gamins se don­ner à fond ! Cer­tains sont un peu hand­i­capés, cer­tains en échec sco­laire, tous s’investissent avec passion.
Entre les tech­ni­ciens, les artistes, les bénév­oles, les élèves et les pro­fesseurs, ce sont près de 1 200 per­son­nes qui tra­vail­lent sur le pro­jet chaque année, et pour env­i­ron 14 000 spectateurs.

Qui a choisi West Side Sto­ry et pourquoi ?
C’est moi… Je suis né avec ! Le blues du pre­mier acte, le rum­ble, m’accompagnent depuis tout petit. Pour moi, West Side Sto­ry est un opéra. Cette œuvre en a tous les codes, mais avec l’esthétique de 1950. Nous avons pris la déci­sion il y a trois ans, avant la crise du Covid. Sans tenir compte de tous ceux qui me dis­aient : il ne faut pas le faire, c’est trop cher ! Qu’importe ! Les habitués de la Fab­rique sont impa­tients, et nous avons un nou­veau pub­lic très curieux de décou­vrir cette œuvre.

Répéti­tion de West Side Sto­ry. Les Jets et les Sharks face à face   ©Regard en Coulisse

Que pou­vez-vous d’ores et déjà nous dire sur le spectacle ?
L’œuvre de Bern­stein et Sond­heim sera présen­tée dans sa ver­sion orig­i­nale et inté­grale. Nous avons con­fié les choré­gra­phies à Johan Nus. C‘est la pre­mière fois que je tra­vaille avec lui et je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt. Il a accep­té de nous accom­pa­g­n­er mal­gré toutes les con­traintes d’un tel pro­jet. Son pro­fes­sion­nal­isme est à l’égal de son ent­hou­si­asme. Orig­i­naire du ciné­ma, Gaël Lépin­gle assure, lui, la mise en scène. Nous allons chang­er totale­ment la scéno­gra­phie habituelle. Il n’y aura pas de scène, tout sera à plat. Cela donne un plateau gigan­tesque où il sera pos­si­ble de sauter, de courir…  Le décor sera une place de quarti­er des années cinquante, avec son ter­rain de bas­ket, l’épicerie de Doc, grilles, et immeubles… un décor naturelle­ment évo­lu­tif au fil du réc­it. Je pré­cise que tout sera situé en extérieur, y com­pris la scène du bal, que nous trans­posons sur la place.
Con­crète­ment, il y aura vingt artistes sur le plateau. Out­re les rôles prin­ci­paux, Marie Oppert (Maria), Julien Salvia (Tony), Emmanuelle N’zuzi (Ani­ta), Bart Aerts (Riff), un ensem­ble de seize per­son­nes inter­préteront les Sharks et les Jets pour ce qui est un opéra choré­graphique. Par­mi eux, Ezzahr, Gré­go­ry Garell, Ophélie De Cesare…
Le Chœur Opéra de la musique de Léonie, com­posé de chanteurs ama­teurs et semi-pro­fes­sion­nels, sera aus­si présent sur scène. Con­duit par Corinne Bar­rère, ce chœur est par­tie prenante de la Fab­rique Opéra depuis son lance­ment. Il lui apporte un vrai dynamisme tout en offrant un sup­plé­ment artis­tique. Cet immense chœur de 90 voix sou­tien­dra notam­ment les danseurs lorsqu’ils chantent en tut­ti, sur « Cool », « I Feel Pret­ty » ou « America »…

Enfin, en ce qui me con­cerne, je con­duirai l’orchestre L’Inattendu, un orchestre sym­phonique de 45 musi­ciens. La musique de Bern­stein est à la fois com­plexe et évi­dente pour cette œuvre mag­nifique. West Side Sto­ry est l’histoire d’amour ultime !

West Side Story : les 23, 25, 26 et 27 mars 2022 à la Fabrique Opéra Val-de-Loire (Zénith Orléans).
Réservations et renseignements sur le site de La Fabrique Opéra Val-de-Loire.

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