Orphée 2050

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2006

Théâtre des Marronniers – 7, rue des Marronniers, 69002 Lyon.
Du jeudi 24 au lundi 28 novembre 2022, à 20h sauf le samedi, le lundi (19h) et le dimanche (17h).
Renseignements et réservations sur le site du Théâtre des Marronniers.

Nous sommes en 2050 après J.-C. Tous les lieux de cul­ture ont fer­mé. Tous ? Non ! Un théâtre occupé par d’irréductibles musi­ciens résiste encore et tou­jours à la dis­pari­tion du « live ». Aéron, Lowen et Nes­sia sont bien décidés à faire revivre le con­cert et l’opéra tel que les généra­tions précé­dentes ont pu l’entendre.

Notre avis : En 2050, le monde a vécu plusieurs boule­verse­ments. Le monde d’après laisse peu de place à l’art, dont la musique, tout juste tolérée dans l’e­space privé. Le spec­ta­cle vivant a dis­paru mais quelques pas­sion­nés ten­tent de recon­stituer un opéra, sou­venir d’un monde d’a­vant qu’ils n’ont pas con­nu. L’u­nivers asep­tisé décrit par Pierre-Alain Four dans Orphée 2050, à la recherche du chant per­du est évo­ca­teur et per­met à l’ensem­ble Brins de Voix de présen­ter l’opéra hors d’un cadre classique.

Car­o­line Adoum­bou, Fan­ny Mouren et Louis Gal incar­nent ces per­son­nages qui se lan­cent le défi de pré­par­er secrète­ment un opéra avec un pub­lic égale­ment « rebelle ». Le spec­ta­teur est pris à témoin, comme mem­bre à part entière de ce pro­jet fou. Dif­férents lieux qui ne sont plus util­isés en 2050 (un hall d’im­meu­ble, un théâtre…) sont exploités par cette équipe. Dans un espace qua­si­ment nu, la mise en scène de Bernard Rozet joue habile­ment des jeux d’é­clairage et de l’imag­i­na­tion du spec­ta­teur pour recréer ces sites fer­més ves­tiges d’un autre temps.

Les per­son­nages s’in­ter­ro­gent sur l’art lyrique, son his­toire, ses codes… L’ensem­ble Brins de Voix réus­sit à faire décou­vrir ou redé­cou­vrir agréable­ment l’opéra, sans don­ner le sen­ti­ment de suiv­re un cours magis­tral. L’oc­ca­sion est belle de par­courir un réper­toire séduisant : Mozart, Offen­bach, Ver­di, Bizet… Les œuvres retenues et leur inter­pré­ta­tion per­me­t­tent de touch­er à la fois les pas­sion­nés d’opéra et les spec­ta­teurs se lançant dans la décou­verte de cet art. Mal­gré un point de départ à pri­ori anx­iogène, le spec­ta­cle s’at­tache à ne pas être pesant et dis­tille des touch­es d’hu­mour appré­cia­bles, notam­ment en présen­tant des pub­lic­ités de 2050. Le con­traste entre le plaisir procuré par le spec­ta­cle et son univers som­bre est d’ailleurs mar­quant. On restera sur l’idée qu’Orphée 2050 apporte au final une belle note d’espoir.

 

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