Chaque jour, dans l’atelier d’une costumière, trois mannequins de celluloïd observent, muets, le spectacle des émotions humaines. Le soir, quand sonnent les douze coups de minuit, ces témoins à la jeunesse éternelle s’animent en secret. Plongés dans le journal intime de l’ancien propriétaire des lieux, un musicien, ils chantent l’amour, les rêves, les voyages, l’enfance, le temps qui passe, l’espoir d’une nouvelle vie.
Au rythme de ces écrits et du répertoire populaire de Michel Jonasz, ils revivent nuit après nuit le même tourbillon éphémère. Ce souffle d’humanité leur permettra-t-il de s’extraire de leur condition ? Car, dès que le jour inonde le grenier de ses premiers rayons, les mannequins rêveurs retrouvent leur docilité d’objet inerte…
Notre avis : Nouveau spectacle à Avignon, nouvelle plongée. Ici, dans l’univers de Michel Jonasz, via un grenier. Avec une merveilleuse scénographie, des lumières et une ambiance sonore duveteuses, on tente de comprendre où nous emmènent ces trois personnages dans ce paysage onirique.
Même si la trame narrative reste floue et quelque peu abstraite, on goûte aux voix harmonisées qui évoquent la tendresse, au ton mélancolique et contemplatif. Cela convient bien aux chansons de ce cher Michel.
Une nouvelle fois dans les salles d’Avignon, nous regrettons que l’histoire ne soit pas plus explicite car, dans un spectacle comme celui-ci, il est aisé de tomber dans une simple succession de chansons et, malgré la beauté des arrangements, l’envie de voir les personnages évoluer avec davantage d’enjeux dans ce sublime décor se fait sentir.
Durant une heure vingt, les personnages parlent d’amour, entre autres, avec une émotion palpable et nous offrent un moment suspendu. Cette parenthèse musicale entre rêve et réalité permet de conclure tout en délicatesse une journée de festival bien remplie.