Bond symphonique est le premier concert symphonique d’après les thèmes musicaux et les chansons des films de James Bond, interprétés par 50 musiciens de l’Orchestre Colonne et Musidrama et deux chanteurs.
Lors du concert Bond symphonique, vous retrouverez les thèmes les plus connus, dont le fameux « James Bond Theme », musique instrumentale qui apparait dans l’introduction de tous les films. Mais aussi les titres dont la seule évocation vous fait tout de suite fredonner l’air : « Goldfinger », « Diamonds Are Forever », « GoldenEye », « Skyfall », « Live and Let Die », « Die Another Day », « The Living Daylights », « A View to a Kill », « You Only Live Twice », « Nobody Does It Better »…
Notre avis : Cette année encore, nous ne tarirons pas d’éloges sur Bond symphonique. Comme en 2020 et en 2023, ce concert-spectacle réussit à la fois à nous divertir, à nous cultiver et à nous en mettre plein les oreilles. L’enthousiasme et l’engagement de l’Orchestre Colonne insufflent une énergie qui fait planer le public tout au long de la soirée. Doryan Ben et Gwendal Marimoutou rivalisent de pop attitude dans «The Living Daylinghts » et « You Know My Name ». Prisca Demarez, magistrale dans le chant – au point de pouvoir colorer son timbre un peu à la façon des interprètes d’origine – dégage un charisme irrésistible par l’interprétation qu’elle puise dans les paroles – tragique dans « Skyfall », coquine dans « Nobody Does It Better », ironique dans « Goldfinger ». À la baguette et en maître de cérémonie, Samuel Sené dirige intensément toutes ces pages symphoniques si expressives et, par des explications claires et des anecdotes souvent humoristiques, nous en fait découvrir les origines et les subtilités – donc, en plus d’écouter de la grande musique, on en apprend les rouages, on repère les interventions de tel ou tel instrument et on découvre des connexions avec la comédie musicale… Nous ne remercierons donc jamais assez toutes les forces vives qui se sont mobilisées in extremis pour assurer la tenue de ces deux soirées exceptionnelles tandis que la production d’origine quittait le navire. Car le public debout et en liesse réserve un triomphe mille fois mérité à Bond symphonique.
Notre avis (paru lors des représentations de février 2023) : Nous étions déjà euphoriques il y a trois ans au même endroit (voir notre avis plus bas dans l’article 👇) et c’est un nouveau triomphe. Le magnifique orchestre de cinquante musiciens jubile visiblement de jouer les saisissantes pages des films du plus célèbre espion britannique – déjà 61 ans depuis la sortie de James Bond contre Dr No. Même sans les images, on se prend à revivre intensément des poursuites à ski, des manigances spatiales ou des épopées sous-marines… et on s’attend à voir débarquer des cintres Sean Connery, George Lazenby, Roger Moore ou Daniel Craig – choisissez celui qui vous plaira.
Samuel Sené fait bien plus que diriger : il tient le public en haleine en distillant anecdotes savoureuses et secrets de composition, en attirant son attention sur tel motif exotique ou tel solo d’instrument, en nous sensibilisant à l’évolution du style musical depuis six décennies. C’est un régal d’être éveillé à la musique de façon si magistrale.
Et, bien entendu, on est venu pour les célébrissimes chansons des génériques, dont on savoure sans retenue l’interprétation par deux artistes d’exception. Gwendal Marimoutou, qui remplace Damien Sargue vu en 2020, met un peu de temps à vaincre sa nervosité et trouvera son meilleur dans les pages les plus pop rock, notamment dans un « You Know My Name » électrisant. Prisca Demarez, peut-être encore plus bluffante qu’il y a trois ans, souveraine d’une voix colossale, à la fois hiératique et sensuelle, reprend avec maestria les tubes immortalisés par Nancy Sinatra, Shirley Bassey, Carly Simon, Tina Turner et Adele : « Diamonds Are Forever », « Goldfinger », « Nobody Does It Better », « GoldenEye » et – on a un gros faible pour – « Skyfall ». On rêve évidemment d’une version longue avec encore plus de titres – et pourquoi pas une intégrale des 25 films ?
Le concert part en tournée dans plusieurs villes de France. Et rendez-vous est déjà pris pour l’an prochain : les 14, 15 et 16 mars 2024, Bond symphonique sera de retour au Grand Rex. À ne rater sous aucun prétexte.
Notre avis (paru lors des concerts au Grand Rex en février 2020) : En assistant à ces deux soirées exceptionnelles, le public – des bondophiles avertis mais aussi des fans de musique de film, des nostalgiques du cinéma d’espionnage, des amoureux du concert… – ne cachait pas sa gourmandise. Celle de venir entendre de près et d’en frissonner – magie du spectacle vivant oblige –, le fameux thème d’ouverture et les indémodables génériques immortalisés par Shirley Bassey, Tina Turner, Duran Duran, a‑ha, Paul McCartney…
On pouvait compter sur Prisca Demarez et Damien Sargue pour insuffler de nouveaux et puissants accents à ces chansons que tout le monde a dans l’oreille. Lui finit par prendre la pleine mesure de sa rock attitude en livrant un « You Know My Name » fulgurant. Elle convoque les icônes aux voix rauques qui l’ont précédée pour se révéler rugissante dans « GoldenEye », envoûtante dans « Diamonds Are Forever » et absolument irrésistible dans « Skyfall ».
À cette petite dizaine d’incontournables s’entremêlent d’intenses et somptueuses pages orchestrales, moins connues, mais qui savent recréer, sans l’aide des images, ces ambiances si typiques de l’univers de James Bond. Celles qui nous tiennent en haleine : les poursuites à ski, les ballets de capsules spatiales, les combats aquatiques, cet inquiétant pétrolier qui absorbe des bateaux… on s’y croirait ! Mais aussi le charme et la sensualité avec « We Have All the Time in the World », « Licence to Kill », « Mr. Kiss Kiss Bang Bang ».
Surtout que Samuel Sené – grand triomphateur de la soirée – se montre impeccable en maître de cérémonie qui sait charmer son public. À la tête de cinquante musiciens – un orchestre symphonique complété par une section rythmique – visiblement enjoués, il redonne vie à toute la diversité de la franchise 007. Passionnant, un peu à la façon d’un Bernstein dans les Young People’s Concerts, il explique quelques secrets ingrédients de la composition musicale. Passionné, il prend un plaisir manifeste, non sans humour et à travers de truculentes anecdotes, à raconter la genèse des morceaux présentés et à faire le lien entre les différents compositeurs qui ont mis la main à la pâte. John Barry en tête, mais aussi d’autres venus du monde de la comédie musicale, comme Lionel Bart (« From Russia with Love ») et Marvin Hamlisch (« Nobody Does It Better »), respectivement connus pour Oliver! et A Chorus Line.
Après les ovations nourries du public, le chef confie avec malice qu’il a déniché dans l’après-midi la partition de la chanson du prochain opus, No Time to Die, dévoilée seulement la veille au monde entier, et, généreusement, il s’installe au piano pour, accompagné de deux collègues musiciens, l’offrir en bis quasi improvisé, mettant ainsi en transe les spectateurs. Un événement triomphal.