Ego-système, le musée de votre existence

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Essaïon Théâtre – 6, rue Pierre-au-Lard, 75004 Paris.
Du 21 avril au 10 juin 2023, les vendredis et samedis à 19H15. Relâche le 13 mai 2023.
Renseignements et réservations sur la page de l'Essaïon Théâtre.

Alban, trente­naire céli­bataire idéal­iste et en tran­si­tion pro­fes­sion­nelle, est en pleine crise exis­ten­tielle. Une soirée arrosée, des amis, quelques ingré­di­ents inhab­ituels, et le voilà par­ti pour son « pays des mer­veilles » à lui : le musée de son existence…

Avec ironie et har­monie, qua­tre comé­di­ens-chanteurs livrent totale­ment a cap­pel­la une œuvre psy­chédélique décor­ti­quant notre société, ses doutes, ses con­tra­dic­tions et ses quêtes.

La pièce a été créée dans le cadre du fes­ti­val Mis­es en Capsules.

Notre avis (paru lors des représen­ta­tions de juin 2022) : Par­ti sacré­ment culot­té que cette pièce musi­cale a cap­pel­la, écrite par Raphaël Callan­dreau et présen­tée dans l’écrin, qui sem­ble fait pour elle, de l’Essaïon. Dis­ons le tout net : le résul­tat est épatant, et nous ne sauri­ons que vous encour­ager à décou­vrir cette œuvre orig­i­nale dans tous les sens du terme, servie par une mise en scène sim­ple, mais astu­cieuse, relevée par des choré­gra­phies espiè­gles et de jolies lumières.

Tout com­mence par une théorie sur les vibra­tions. Celles qui par­courent le pub­lic sont assuré­ment pos­i­tives durant l’heure et quart que dure le spec­ta­cle. Nous suiv­ons donc l’itinéraire d’Alban, trente­naire en plein marasme sur tous les plans. Il se rend toute­fois à cette fête, en traî­nant des pieds. Il est alors loin de se douter de l’aventure qui l’attend puisque, après l’avoir refusée, une bouchée d’un space cake – bouchée qui con­tient plus de space que de cake – va le propulser vers un voy­age intérieur où il ne décou­vri­ra rien de moins que le sens de la vie, ou tout du moins de la sienne. Emmené d’une pièce men­tale à l’autre par une entité mali­cieuse, il revis­ite son enfance, ses rela­tions avec ses par­ents, son pre­mier et seul amour, ses ten­sions avec un asso­cié de tra­vail qui tire la cou­ver­ture à lui. Il ira même jusqu’à con­vers­er avec un Alban ado­les­cent, ce qui lui per­me­t­tra de véri­fi­er si ses jeunes espoirs ont trou­vé une con­créti­sa­tion dans sa vie adulte. L’écriture de Raphaël Callan­dreau, toute en finesse, déjoue tous les pièges que nous auri­ons pu crain­dre. Le réc­it, d’une belle flu­id­ité, où l’humour n’est jamais très loin (là encore, util­isé tout en finesse) fait ressor­tir une per­son­nal­ité riche, mais sans pour autant être extrav­a­gante : chaque spec­ta­teur peut se recon­naître en Alban, tout du moins dans cer­taines phas­es de son par­cours. Il con­vient de saluer, comme il se doit, toute l’équipe extra­or­di­naire qui évolue sur le plateau. Le chant a cap­pel­la n’est pas sim­ple à maîtris­er : le quatuor s’en sort bril­lam­ment, flat­tant les oreilles de l’auditoire avec des har­monies splen­dides. Tout un cha­cun pour­ra se pren­dre au jeu des références musi­cales, nom­breuses. Mais pas de pas­tiche ici ou d’hommage appuyé : l’auteur sait par­faite­ment appos­er sa griffe.

Alors la vérité se trou­ve-t-elle dans un space cake ? Nous seri­ons ten­té de répon­dre par la pos­i­tive. Une chose est néan­moins cer­taine : un vrai plaisir de théâtre musi­cal, éloigné des stan­dards du genre, se trou­ve bel et bien dans Ego-sys­tème !

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