En apparence, comme une nouvelle figure de style : un projet musical pop pour faire le point sur l’image qu’on a de soi et sur celle qu’on renvoie, sur notre rapport aux vêtements et à notre apparence. À la croisée de la chanson acoustique et d’un rock teinté de touches électroniques, ces chansons – qui invitent à sortir du rang et à s’affranchir des codes – dressent un tableau vivant dans lequel quatre voix s’entremêlent pour raconter aux plus jeunes et à leur famille la joie de se déguiser, la fantaisie, l’exubérance… le besoin aussi parfois de se faire caméléon, de se faire oublier en se fondant dans le décor. En explorant les ambiances musicales comme on explore les styles vestimentaires, En apparence nous livre un monde riche et complexe où l’accessoire est un bien plus qu’un détail, où la recherche de l'identité ouvre des portes qui semblaient fermées à double tour. Les textes, signés par Tony Melvil et Thibaud Defever, questionnent de manière ludique et poétique la façon dont les apparences peuvent à la fois nous contraindre, nous révéler à nous-même et au monde, imaginant la joie de se promener toute sa vie en pyjama ou d’oser les plumes. Côté musique, Tony Melvil a réuni autour de lui une équipe éclectique (Mélissa Vanauberg, Lauriane Durix et Thomas Demuynck) pour former un quatuor atypique qui nous rappelle que chaque jour est aussi un carnaval.
Notre avis : Tout est presque prêt lorsque nous pénétrons dans le théâtre. La régisseuse gère les derniers préparatifs, met en place les instruments devant un rideau blanc, installe les micros et fait les tests : tout est bon, le concert peut débuter. Les artistes entrent en scène et le voyage musical commence !
Mélissa Vanauberg, Thomas Demuyck et Tony Melvil arrivent, vêtus de manteaux de fourrure, lunettes noires et chapkas… Mais tout ceci n’est bien sûr qu’apparence ! Au fil du concert, leurs tenues, à paillettes ou à plumes, illustreront, seront le support des chansons aux textes minutieusement écrits et aux jolies mélodies magnifiquement arrangées.
Qui sommes-nous vraiment lorsqu’on ne tient pas compte des codes vestimentaires, lorsqu’on les détourne et lorsqu’on ose s’affranchir de l’apparence… ?
Après trois chansons, le banal rideau de fond blanc disparaît pour laisser apparaitre un véritable vaisseau constitué de trois scènes garnies d’une multitude d’objets. La régisseuse (Lauriane Durix) se révèle être le quatrième membre du groupe et, telle un lutin, manipulera les différents éléments de ce décor astucieux imaginé par Jane Jover.
Marie Le vavasseur a finement mis en scène ce concert en y incorporant les codes du théâtre. Les costumes colorés et pailletés de Sandrine Zimmer participent à cette fantaisie musicale.
Quand, à la fin de ce beau moment, le vent souffle dans les voiles hissées de ce navire théâtral, nous savons que les artistes navigueront vers de nouvelles aventures pour enchanter les jeunes spectateurs et leurs parents, avec ces jolies mélodies admirablement jouées et chantées – les voix des quatre interprètes se conjuguent à merveille. Pour prolonger le plaisir, l’album En apparence. à la fois disque studio et récit sonore, est disponible chez votre disquaire…. ou sur les plateformes de streaming.
