Une soirée comme une mise en appétit en ce lundi 28 juin, placée sous le signe d’un double anniversaire : les 20 ans du musical créé à Broadway en 2001 et… les 95 printemps de son créateur, compositeur et co-auteur du livret : Mel Brooks (que nous avions rencontré en mars 2006 pour une facétieuse interview).
Alexis Michalik précise que cette lecture n’est pas le fruit d’un travail de longue haleine : toute la troupe ne s’est retrouvée pour répéter que l’après-midi même. Toutefois, ce moment est d’importance puisqu’il signifie le réveil de ce spectacle. Son metteur en scène de rappeler que les affiches sont apparues sur les colonnes Morris… le premier jour du confinement ! Tous les doigts se croisent, donc, pour que le 2 décembre la foule se presse au Théâtre de Paris pour se divertir devant cette farce « hénaurme » qui, rappelons-le, fut à l’origine un film (non musical) réalisé par Mel Brooks en 1967, puis une comédie musicale qui triompha à Broadway dans une mise en scène de Susan Stroman, cette dernière signant l’adaptation au cinéma, avec Uma (Thurman) dans le rôle d’Ulla entourée par les deux créateurs des rôles principaux à Broadway : Matthew Broderick et Nathan Lane.
C’est donc dans le foyer du Théâtre de Paris que la troupe fut chaleureusement applaudie après s’être acquittée avec panache de sa tâche, sous le regard attentif d’Alexis Michalik et de Dominique Trottein, directeur musical. Ce dernier accompagnant les artistes au piano ou lançant les playbacks. Autant dire que cette pochade énergique aura le pouvoir de décoincer n’importe quel zygomatique un peu rouillé. Nous pouvons également compter sur Alexis Michalik, qui a les coudées franches pour sa mise en scène, pour donner le rythme ad hoc au spectacle. Le fougueux metteur en scène a d’ailleurs annoncé que la représentation durerait deux heures avec un entracte de… une minute !
Bien entendu, comme pour chaque production Stage Entertainment, l’intégralité de l’œuvre a été traduite en français. Nicolas Engel s’est chargé de cette tâche complexe. La troupe, composée de talents multiples, possède un potentiel qui ne demande qu’à s’épanouir sur scène. Convaincants, ils l’ont été hier. Nombre d’entre eux ont déjà collaboré avec le metteur en scène, comme Régis Vallée, germanophile averti qui va camper un Franz bien frappé, ou encore Benoît Cauden, que l’on a pu voir dans Edmond, mais aussi dans des musicals comme Oliver Twist, idéal ici dans le rôle de Léo et d’autres, habitués du théâtre musical tel David Eguren et Andy Cocq, duo à la « gaytitude » extravagante. Serge Postigo incarne, lui, Max avec l’aplomb et la roublardise nécessaires. Quant à Roxane Le Texier (1789, les amants de la Bastille), elle sera Ulla, personnage qui, pour stéréotypé qu’il soit, offrira le temps d’une chanson une rapide réflexion sur la condition de la femme…
C’est en octobre que les répétitions débuteront. Chorégraphies (avec claquettes), décors, costumes… tout sera prêt début décembre pour permettre aux spectateurs de passer un moment de pure détente. La billetterie est déjà ouverte : qu’on se le dise !