Paul rencontre Maria, professeure de musique et mère de Danny, l’ami de Paul.
Ils ne se connaissaient apparemment pas mais souffrent d’une absence commune.
Deux acteurs exceptionnels pour un face à face intense et bouleversant…
Notre avis : Unité de lieu, de temps et d’action, voici donc du théâtre classique. Cette pièce à deux voix se déroule dans un appartement bourgeois où Maria, une professeure de chant réputée auditionne Paul, un potentiel futur élève, incarné par Grégori Baquet. Le comédien, bien connu des amateurs de théâtre musical (Adieu Monsieur Haffmann, Hair, Colorature), doit faire des efforts pour que son personnage chante terriblement faux. Ainsi la professeure, incarnée par Carmen Maura, n’aura pour seule possibilité que de le congédier. Mais Paul va tout faire pour rester. Alors que Maria part chercher un peu d’eau, Paul dérobe un livre dans cet appartement qu’il semble finalement bien connaître. Le jeu des révélations va pouvoir débuter. Chacun va, par touches, révéler des secrets qui tournent autour du défunt fils de Maria.
Cette pièce, qui a remporté un grand succès lors de sa création en Espagne, arrive donc à Paris, portée par l’enthousiasme de Carmen Maura, qui créa le rôle de Maria. L’auteur, Guillem Clua, a intégré dans son intrigue des éléments de l’histoire internationale qui permettent de donner une certaine ampleur à ce récit. Même si elle semble parfois forcée, la dramaturgie faite de rebondissements touche par ce désir de transcender les drames pour faire œuvre de résilience. Les comédiens investissent leurs rôles avec conviction, la mise en scène d’Anne Bouvier souligne, aidée par un travail soigné des lumières, chaque révélation jusqu’à la chanson finale car, oui, « L’Hirondelle » est bien le titre d’une chanson, celle que Paul souhaite apprendre. L’interprétation en espagnol qui clôt cette pièce courte émeut : la voix sûre de Grégori Baquet se mêlant à celle, moins hardie mais touchante, de Carmen Maura.