Londres — Hair (Critique)

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Résumé : Hair fête ses 50 ans avec cette nou­velle pro­duc­tion off-West-End.

Notre avis : Sheila court après Berg­er, Jeanie court après Claude, Claude court après Sheila et Berg­er, Berg­er court après lui-même… Hair a 50 ans ce mois-ci, et rien n’a changé.

Après une sai­son à Man­ches­ter l’an dernier, la pro­duc­tion du Hope Mill The­atre s’exporte pour la pre­mière fois à Lon­dres, off-West End, dans les tun­nels sous Water­loo. The Vaults, lieu con­nu pour abrit­er des soirées “speakeasy” et spec­ta­cles con­tem­po­rains, se prête bien à l’œuvre, qui n’a pas for­cé­ment besoin de moyens extra­or­di­naires et pla­fonds dorés pour fonctionner.

Nous n’irions pas jusqu’à qual­i­fi­er le tout d’”immersif” comme le mar­ket­ing autour du spec­ta­cle veut nous le ven­dre : il y a certes un bar / lounge thé­ma­tisé “hip­pie” pour se retrou­ver avant et après le spec­ta­cle, mais c’est à peu près tout pour le moment. Une petite scène est instal­lée, on peut espér­er des con­certs ou hap­pen­ings une fois la péri­ode de rodage terminée.

Le spec­ta­cle est un tout petit peu inter­ac­t­if, mais rien de très méchant ou nou­veau, beau­coup de choses étaient déjà dans le script du Broad­way revival de 2009, qui avait fait un pas­sage-éclair dans le West End.

La troupe est jeune, dynamique, débor­dante d’amour : exacte­ment ce que l’on attend d’elle. Andy Cox­on, après nous avoir déjà beau­coup plu dans Yank! cet été au Char­ing Cross The­atre, con­firme son tal­ent en incar­nant un Berg­er loufoque et attachant sans en faire des tonnes. Robert Met­son (Claude) a peut être besoin d’encore un peu de temps pour pren­dre ses mar­ques, la pre­mière n’est que la semaine prochaine. Shek­inah McFar­lane (Dionne) et Lau­ra John­son (Sheila) sont par­faites. Quelques petits prob­lèmes de micro ont gâché cer­taines chan­sons, mais nous avons assisté à la troisième preview.

Du côté de la mise en scène, rien de très neuf, le par­ti pris est de rester ancré dans l’époque d’origine (exit les réin­ven­tions au goût du jour, rarement heureuses) avec quelques petites références à l’actualité qui au fond n’apportent pas grand-chose. Musi­cale­ment, cette pro­duc­tion se rap­proche énor­mé­ment de la ver­sion Broad­way de 2010, les arrange­ments étant très sim­i­laires mais l’orchestre beau­coup plus lim­ité mal­heureuse­ment. Après, pourquoi chang­er une équipe qui gagne, nous avions adoré la pro­duc­tion de 2010, et ce cru 2017 a moins de moyens, mais tout autant de fraicheur !

Les chan­sons sont des tubes, la troupe a la pêche, et le spec­ta­cle se ter­mine évidem­ment en “Be-In” sur “Let the Sun­shine In” et “Hair” : pas de doute, Hair rem­plit totale­ment son con­trat. Ce fut une belle soirée flash­back pleine d’amour, de con­science sociale aus­si, de réflex­ion… cha­cun peut y retrou­ver un mes­sage au niveau qu’il ou elle l’entend.

La salle étant petite, il n’y a pas vrai­ment de mau­vais­es places ; vu le prix un peu exor­bi­tant de la pre­mière caté­gorie (£50, c’est cher pour du off-West End) qui soit, a le mérite de vous faire vivre le spec­ta­cle depuis la scène, nous vous con­seil­lons de vous rabat­tre sur les caté­gories 2 et 3, ou alors de prof­iter du code “STARSHINE” pour béné­fici­er d’une réduc­tion de 50% jusqu’au 14 Octo­bre sur le site officiel.

Le 17 Octo­bre prochain une grande soirée anniver­saire avec une par­tie du cast orig­i­nal et le co-créa­teur James Rado aura lieu en marge du spec­ta­cle qui quant à lui se jouera jusqu’au 13 Jan­vi­er 2018. Sortez les col­liers à fleurs et lâchez vos cheveux, ren­dez-vous à Water­loo pour rejoin­dre la hip­pie life.