Opérette en 3 actes de Maurice Yvain sur un livret de Pierre Soulaine, René Pujol et Jacques Bousquet.
Lyrics d’ Albert Willemetz
Compagnie Les Brigands. Palazzetto Bru Zane.
Mise en scène : Vladislav Galard et Bogdan Hatisi.
Version pour neuf chanteurs, un trio jazz avec deux pianos.
Avec Éric Boucher (René Gavard, le roi du vermicelle), Célian d’Auvigny (Maxime Gavard, son fils), Mathieu Dubroca (César), Flannan Obé (Roger), Clarisse Dalles (Totte), Caroline Binder
(Loulou / Lady Winchester), Anne-Emmanuelle Davy (Mme de St-Aiglefin), Gilles Bugeaud (M. de St-Aiglefin) et Emmanuelle Goizé (Marquita Negri).
Musiciens : Paul-Marie Barbier (piano et vibraphone), Matthieu Bloch (contrebasse), Thibault Perriard (percussions et piano).
Scénographie : François Gauthier-Lafaye. Costumes : Benjamin Moreau. Lumières : Yvon Julou.
De retour à l’Athénée, Les Brigands et le Palazzetto Bru Zane proposent de redécouvrir un grand succès de Maurice Yvain, à mi-chemin entre l’opérette et la comédie musicale. Mêlant amour, jalousie et lutte des classes, Yes ! est une pièce chic et swing, emblème pétillant du Paris des Années folles.
Aux commandes du spectacle, Bogdan Hatisi, échappé de la troupe des Chiens de Navarre, et Vladislav Galard, compagnon de route de Jeanne Candel et Samuel Achache, y laisseront s’épanouir leur goût commun pour la légèreté et le burlesque.
Notre avis : De la légèreté, de l’élégance, du swing et de la fantaisie… Yes ! tient toutes ses promesses.
La mise en scène de Vladislav Galard et Bogdan Hatisi nous plonge dès l’ouverture du spectacle dans l’esprit débridé des Années folles, et utilise tous les ressorts de la comédie bourgeoise et du burlesque pour concocter un spectacle original, gai et visuellement très beau. Le livret de Pierre Soulaine et René Pujol n’accuse aucune baisse de rythme et les mélodies de Maurice Yvain sont toutes réussies, tant dans les ballades que dans les airs plus enlevés.
Le décor évolutif imaginé par François Gauthier-Lafaye permet de passer d’un intérieur parisien à une terrasse du Touquet sans laisser tomber l’énergie, et d’intégrer les musiciens à l’intrigue. Mais le spectacle ne serait pas une si grande réussite sans une interprétation d’une telle qualité de la part de l’ensemble de la distribution. Les prestations vocales sont dynamiques et chaleureuses, et le jeu est très engagé. La précision des gestes des chanteurs est proche de celle des mimes ; elle donne aux airs, aux chorégraphies et aux scènes une grande finesse.
À sa création, la partition a été composée pour seulement deux pianos, la pièce se jouant au théâtre des Capucines à l’espace bien réduit. C’est d’ailleurs cette version qu’avait présenté, avec bonheur, Christophe Mirambeau en 2015 (voir notre critique). Ce n’est que lors de reprises dans de plus grands théâtres que Maurice Yvain la réorchestra pour douze puis trente-cinq musiciens. La formation musicale présente ici (deux pianos, contrebasse et percussions) est proche de la formation d’origine et donne pourtant beaucoup de variété et de relief. On saluera tout particulièrement le magnifique solo de percussion que Thibault Perriard nous offre au changement vers le deuxième acte.
Un spectacle charmant et pétillant comme un bon champagne… Avant, pendant ou après les fêtes, on dit Yes !
Renseignements et réservations sur le site du théâtre de l’Athénée-Louis-Jouvet.