The Notebook

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1987

Gerald Schoenfeld Theatre – 236 West 45th Street, New York.
Première le 14 mars 2024.
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The Note­book, nou­velle comédie musi­cale d’après le roman qui a inspiré le film iconique, con­te l’his­toire boulever­sante entre Allie et Noah qui, issus de mon­des dif­férents, parta­gent une vie d’amour mal­gré les forces qui ten­tent de les séparer.

Notre avis : Après une pause de trois mois et plusieurs spec­ta­cles qui ont annon­cé leur fer­me­ture, Broad­way reprend du poil de la bête avec une comédie musi­cale peu com­mune, une petite his­toire d’amour entre deux indi­vidus peu faits, sem­ble-t-il, pour vivre ensem­ble : Noah, un ouvri­er sans grande ressource, et Allie, la fille d’une famille aisée. Inspirée du livre de Nicholas Sparks pub­lié en 1964 et du film du même nom sor­ti en 2004 (avec Ryan Gosling), cette his­toire sans ambages est remar­quable dans sa sim­plic­ité et la force des sen­ti­ments qui en émane, d’au­tant plus qu’elle est ren­for­cée par des chan­sons com­posées par Ingrid Michael­son qui séduisent dès une pre­mière écoute – notam­ment dans des arrange­ments vocaux qui frap­pent par leur qual­ité harmonieuse.

©Julia Cer­vantes

La comédie musi­cale débute dans une mai­son de retraite où un vieil homme vient tous les jours ren­dre vis­ite à une vieille dame atteinte d’Alzheimer à qui il lit une his­toire d’amour entre un ado­les­cent nom­mé Noah et Allie. Leur rela­tion con­tin­ue pen­dant quelques années jusqu’à ce qu’Allie exprime son désir de vivre avec Noah et de l’épouser, mais ses par­ents s’y opposent, jugeant son com­pagnon bien en dessous de ce qu’elle est en droit d’espérer au vu de leur posi­tion sociale. Allie se sépare de Noah en lui promet­tant de garder le con­tact, cepen­dant qu’il s’engage dans l’armée améri­caine et qu’il est envoyé au Viêt Nam, où le con­flit fait rage.

©Julia Cer­vantes

Sept ans plus tard, Allie repère dans un jour­nal une vieille mai­son, héritée de son père, que Noah vient de rénover, et décide de lui ren­dre vis­ite. Noah est d’abord sur­pris de la revoir, surtout quand elle lui révèle qu’elle est sur le point d’épouser Lon, un garçon de bonne famille. Elle lui reproche de ne pas avoir gardé le con­tact, mais il l’assure qu’il lui a écrit tous les jours pen­dant un an après leur sépa­ra­tion, s’arrêtant seule­ment quand il a imag­iné qu’elle n’avait plus envie de rester en con­tact avec lui. Ils en déduisent que c’est sans doute la mère d’Allie qui a dis­simulé ces let­tres. Quand Allie con­fronte sa mère, cette dernière n’a d’autre réponse que de lui remet­tre les let­tres qu’elle a gardées. Partagée entre Lon et Noah, qu’elle n’a jamais cessé d’aimer, Allie se rap­proche de ce dernier, et tous deux renouent rapi­de­ment avec les sen­ti­ments qu’ils éprou­vaient lors de leurs pre­mières amours… avant de pass­er la nuit ensemble.

©Julia Cer­vantes

Inter­rompant sa lec­ture, le vieil homme révèle alors qu’il est en fait Noah et que la vieille dame est Allie, sa femme, que l’histoire est la leur, telle qu’il l’a con­signée jour après jour dans un car­net – leur vie ensem­ble, les enfants qu’ils ont eus, sa car­rière à elle en tant qu’artiste pein­tre renom­mée, les années qu’ils ont vécues jusqu’à ce jour… et les mal­adies qu’ils doivent main­tenant affron­ter : elle avec Alzheimer qui fait qu’elle ne le recon­naît plus et ne sait plus qui il est ; lui avec ses pro­pres prob­lèmes, un can­cer, une crise car­diaque et tant d’autres soucis de san­té qui lui sont pénibles. Mais Allie soudain recon­naît Noah et lui déclare son amour. Avec la com­plic­ité d’une infir­mière de la mai­son de retraite, Allie et Noah peu­vent pass­er la nuit et leur éter­nité ensemble.

©Julia Cer­vantes

Si l’intrigue peut sem­bler un peu con­v­enue ou siru­peuse, le traite­ment musi­cal en fait l’une des meilleures comédies musi­cales de cette sai­son. Les chan­sons écrites par Ingrid Michael­son sont d’une rare beauté, en par­ti­c­uli­er celles qui béné­fi­cient des arrange­ments vocaux qu’elle a pré­parés avec Carmel Dean et qui don­nent à cer­tains de ces airs des reflets har­monieux qui caressent l’oreille.

Dans les décors sobres imag­inés par David Zinn et Brett J. Banakis, la pièce prend toute son ampleur et sa vérité, sous le sou­ple con­trôle de Michael Greif et de Schele Williams, respon­s­ables de la mise en scène.

©Julia Cer­vantes

La dis­tri­b­u­tion est à la hau­teur du sujet traité, de façon sub­tile mais qui frappe surtout quand on décou­vre que les six inter­prètes qui incar­nent Noah et Allie à trois épo­ques de leurs vies sont de races dif­férentes sans que cette dis­tinc­tion n’ait aucun rap­port avec l’action ou soit men­tion­née. De façon très con­forme aux per­son­nages qu’ils incar­nent à dif­férentes épo­ques de leurs vies, Jor­dan Tyson et John Car­doza sont pleins d’enthousiasme sous les traits d’Allie et de Noah en pleine ado­les­cence ; Joy Woods et Ryan Vasquez ajoutent la matu­rité qui en découle avec l’expérience ; et Maryann Plun­kett et Dori­an Hare­wood don­nent une vision réal­iste des deux amants devenus âgés et au terme de leurs vies.

Mais ce qui frappe surtout, c’est l’intelligence et la sen­si­bil­ité qui entourent le sujet dans ce traite­ment scénique inat­ten­du. The Note­book est un petit joy­au d’une rare qual­ité qui devrait attir­er nom­bre de gens soucieux d’évoquer à nou­veau les sen­ti­ments qu’ils éprou­vaient dans des sit­u­a­tions sim­i­laires à celles dans lesquelles Noah et Allie se trou­vent, même s’il s’agit sim­ple­ment d’une romance qui ne perd jamais son éclat en dépit des dif­fi­cultés que la vie peut imposer.

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