Dans un éventuel futur plus ou moins proche

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Ce pour­rait être l’énigme de l’été : quel est le point com­mun entre un poignard régi­cide, Léonard de Vin­ci et le porté choré­graphique le plus célèbre du cinéma ?

Notre réponse : ils sont tous les trois au cœur de pro­jets musi­caux qui sus­ci­tent curiosité et circonspection.

Entre vraies rumeurs bien infor­mées, fauss­es annonces à car­ac­tère com­mer­cial, con­fir­ma­tions offi­cielles à mi-mots et démen­tis sibyllins ou abscons en prove­nance de Hol­ly­wood et de Broad­way, nous avons ten­té d’y voir plus ou moins clair…

Chan­ning Tatum © Fraz­er Harrison/Getty Images

Dans un pro­jet pro­duit par Chan­ning Tatum – dont on a pu admir­er les cla­que­ttes et la voix dans Hail Cae­sar!, sans par­ler de sa plas­tique et de sa sou­p­lesse dans Mag­ic Mike –, il est ques­tion d’une ado­les­cente qui lutte avec ses valeurs morales au moment où elle doit affron­ter les con­séquences de son ambi­tion. Ce pro­jet financé par les stu­dios Ama­zon s’in­spire de la plus fasci­nante des anti-héroïnes du théâtre, Lady Mac­beth, dont le désir d’ac­céder au trône roy­al pousse son époux au meurtre et à la guerre, et qui som­bre dans la folie d’une cul­pa­bil­ité mal­adive. On ne sait ni qui inter­prétera le rôle prin­ci­pal, ni qui sign­era la musique. Mais il sem­ble que le film sera réal­isé par John McPhail – déjà aux manettes d’Anna et l’apoc­a­lypse, une comédie musi­cale zom­bie franche­ment bar­rée. On ne saurait être plus cohérent !

Jen­nifer Grey ©Rich Fury/Invision/AP

Tou­jours au ciné­ma, mais dans un genre net­te­ment plus glam­our, la rumeur per­siste selon laque­lle une suite à Dirty Danc­ing ver­ra le jour prochaine­ment. Si les détails du pro­jet restent for­cé­ment secrets – d’ailleurs, s’a­gi­ra-t-il réelle­ment d’une suite ? –, le directeur de Lion­s­gate, qui pro­duit le pro­jet, a con­fir­mé que Jen­nifer Grey – soix­ante ans cette année, qui jouait la timide Baby, l’héroïne du méga-suc­cès de 1987 – sera au générique et que « ce sera exacte­ment le genre de film roman­tique et nos­tal­gique aux­quels les fans s’at­ten­dent ». On n’en espérait pas moins !

Enfin, annon­cée pour 2022 sur une des scènes de Broad­way, il y aurait une comédie musi­cale inspirée du Sal­va­tor Mun­di, cette pein­ture représen­tant Jésus attribuée à Léonard de Vin­ci et redé­cou­verte seule­ment en 2005 lors d’une vente aux enchères, tan­dis que l’on croy­ait qu’il ne s’agis­sait que d’une copie… avant d’être finale­ment authen­tifiée – mais la con­tro­verse per­dure – puis reven­due pour… 450 mil­lions de dol­lars – ce qui en fait la toile la plus chère de l’his­toire de l’art – et se retrou­ver on ne sait où – on par­le du yacht d’un milliardaire…

La libret­tiste, Deb­o­rah Grace Win­er, voit dans le des­tin de cette œuvre d’art, com­mande du roi Louis XII vers 1500, tous les ingré­di­ents fasci­nants pour bâtir une trame des­tinée à la scène. « Il y a une dimen­sion épique qui cor­re­spond très bien aux comédies musi­cales. Il y a quelque chose de presque shake­spearien et d’opéra­tique dans cette tra­ver­sée de l’his­toire. […] Qu’est-ce qui définit l’art ? Qu’est-ce qui lui donne de la valeur ? L’idée est de suiv­re un objet au cours de l’his­toire. En rap­port avec le pou­voir et les sym­bol­es. Pour 450 mil­lions de dol­lars, on peut acheter le sauveur du monde. » Aux scep­tiques qui y voient un sujet trop pointu, elle rétorque que « les his­toires les plus improb­a­bles sus­ci­tent un intérêt incroy­able chez le pub­lic ; plus c’est spé­ci­fique, plus cela devient par­fois uni­versel ».

L’avenir dira si ce pro­jet porté par la com­pag­nie Caio­la Pro­duc­tions, déjà récom­pen­sée par cinq Tony Awards et à qui l’on doit Tina, pren­dra la direc­tion des oubli­ettes comme Leonar­do the Musi­cal: A Por­trait of Love, un flop du West End de l’an­née 1993 autour de la créa­tion de La Joconde, ou bien fini­ra bardé de récom­pens­es et régulière­ment repris comme Sun­day in the Park with George de Stephen Sond­heim, inspiré d’Un dimanche après-midi à la Grande Jat­te de Georges Seu­rat. Pour le moment, l’équipe créa­trice préfère par­ler d’une « com­bi­nai­son entre le reportage his­torique de Hamil­ton et le monde mer­veilleux des tick­ets d’or de Willy Won­ka ». Et Jésus dans tout ça ?

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