Chloé naît dans les années quatre-vingt, grandit entre une mère gaucho MLF et les icônes de sa génération, le Patrick Swayze de Dirty Dancing et de Ghost, comme les spectacles de Patrice Chéreau et de Pina Bausch. Elle sera comédienne ou rien, passe tous les concours, entre au Conservatoire national et cofonde la troupe Les Filles de Simone. Perdue toujours entre Beauvoir et Travolta, Chloé se dévoile à quarante ans, écartelée entre sa tendance midinette à l’eau de rose et un féminisme âpre chevillé à tout le corps. Elle expose ses amours, sa lutte contre les schémas familiaux, sa copine de classe Mélanie Laurent, sa volonté d’émancipation, son goût pour les danses lascives. Papy, metteur en scène, a vu émerger sous son aile Blanche Gardin, Madame via Monsieur Fraize et Sophia Aram. Il accompagne Chloé, habituée aux plateaux du Rond-Point, dans sa première et délirante autofiction provisoire.
Notre avis : Dès les premières minutes, Chloé Olivères met tranquillement la salle dans sa poche en l’incitant à entonner “Joyeux anniversaire” avant de stopper nette toutes les effusions : Chloé a 5 ans et c’est elle qui doit chanter et elle seule. Il faut dire que la demoiselle avoue une volonté de fer, pas du genre à s’en laisser conter. Quoique… Durant l’heure que dure le spectacle, la comédienne partage les moments clefs de son enfance et confie son amour immodéré pour les histoires d’amour découvertes grâce aux cassettes VHS que sa grand-mère avait en nombre. Dirty Dancing est, à ce titre, un choc qui va influer sur son destin… Avec un humour distillé avec grâce et malice, la comédienne tisse une relation privilégiée avec ce public sans qui, dit-elle, elle ne serait pas sûre d’exister. Qu’elle évoque les innombrables noyades qu’elle infligeait à sa poupée Barbie – afin que Ken puisse venir la secourir –, les chorégraphies qu’elle enseignait, en bon tyran de la cour de récré, à ses “futures ex-copines”, elle parvient sans peine à provoquer des images chez chacun des spectateurs.
Chloé Olivères grandit, découvre les émois, le spectre de Bébé, l’héroïne de Dirty dancing n’est jamais loin tout comme le souvenir des muscles très bien filmés de Patrick Swayze. Ce récit quasi autobiographique qui scintille comme les paillettes dont s’entoure la comédienne (on en trouve au sol, sur son costume de scène, sur ses chaussures et même sur sa gourde) déclenche toujours et encore le rire qui se teinte de douceur et d’empathie. Car les épreuves et les aventures malheureuses affleurent dans le parcours de cette jeune femme ancrée dans son époque, mais qui s’est vue comme une “Barbamama” de l’amour. Pour comprendre tout le sel de cette formule, il vous faudra assister au spectacle, ce que nous vous recommandons plus que chaudement. La belle évoque autant Varda que Thérèse Clerc, qui fonda avec ses amies la maison des Babayagas pour revisiter Dirty dancing, revu à l’aube de la quarantaine et reconsidéré à l’aune de tout cet acquis de vie. Une formidable découverte et un triomphe mérité pour cette comédienne qui ne restera aucunement dans son coin !
D’ailleurs, découvrez donc l’interview de Patrick Swayze au sujet de ce spectacle :
Honnêtement je n’ai pas accroché du tout. Pas le seu apparemment. Spectavle totalement réservé à du bobo parisien en mal de raconter son émerveillement à un dîner. Même si Mme oliveres est une bonne comédienne on sombre parfois dans le niais. Je ne recommande pas