Chance !

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Théâtre du Gymnase Marie Bell – 38, boulevard de Bonne-Nouvelle, 75010 Paris.
Du 7 juillet au 9 septembre 2023. Du mercredi au vendredi à 21h, le samedi à 18h et à 21h.
Renseignements et réservations sur le site du théâtre.

Dans l’atmosphère déli­rante d’un cab­i­net d’avocats pas comme les autres, un cour­si­er rock­er, un patron bary­ton, deux secré­taires plus « lati­no » que « dacty­lo », une femme de ménage « fla­men­co », un assis­tant « cabaret » et une sta­giaire effarée chantent, dansent et jouent au loto au lieu de boss­er. De nom­breux clins d’œil aux grandes comédies musi­cales émail­lent le tableau. La chance sourit à ces pro­tag­o­nistes déjantés.

Chance ! est une bulle de bon­heur, une comédie musi­cale drôle et pétil­lante, un suc­cès incom­pa­ra­ble depuis plus de vingt ans. Molière 2019 du spec­ta­cle musi­cal, Prix de la meilleure comédie musi­cale 2005 (les Musi­cales) et jouée plus de 1 200 fois depuis sa création.

La comédie musi­cale Chance ! est dev­enue un clas­sique, un spec­ta­cle incon­tourn­able qui porte bien son nom !

Notre avis (paru lors des représen­ta­tions de décem­bre 2021 au Théâtre La Bruyère) : Nous avons sur notre site déjà tant écrit sur ce spec­ta­cle (la dernière fois en 2019 au même Théâtre La Bruyère)… et, à chaque fois, la même con­clu­sion s’impose : il faut aller (re)voir Chance !, régulière­ment à l’affiche depuis sa créa­tion il y a déjà… vingt ans. Quelle autre pièce musi­cale de ce for­mat peut se tar­guer d’une telle longévité ? Les deux décen­nies de suc­cès et d’enthousiasme publics pour ce que nous qual­i­fi­ions déjà de « phénomène » en 2004 s’expliquent indu­bitable­ment par une qual­ité du livret et de la musique, une finesse dans l’écri­t­ure des textes et une pré­ci­sion dans la mise en scène – choré­gra­phies com­pris­es. Entière­ment chan­tée et don­née dans une ver­sion acous­tique (comé­di­ens sans micro accom­pa­g­nés de trois musi­ciens sur scène), la pièce auréolée en 2019 du Molière du spec­ta­cle musi­cal s’avère tou­jours un régal d’amusement.

Si cer­tains détails ont été mod­i­fiés pour coller à notre époque, le cadre orig­inel et atem­porel du cab­i­net d’avocats peu­plé de créa­tures loufo­ques en proie à leurs délires passe la rampe des années sans per­dre une once de bonne humeur com­mu­nica­tive. L’his­toire far­felue se déploie avec tou­jours autant de jubi­la­tion et d’humour bien­veil­lant – de l’ab­surde, de la par­o­die, du comique de sit­u­a­tion ou de répéti­tion. Les chan­sons et les rythmes n’ont rien per­du de leur entrain – opérette des Boule­vards, bal­lade sen­ti­men­tale, rock à la croon­er, valse de guinguette, can­can façon Moulin Rouge ou chan­son­nette de var­iété. Les per­son­nages restent ô com­bi­en attachants et béné­fi­cient, pour être incar­nés, de comé­di­ens qui s’investissent pleine­ment. On pour­rait croire que les les alter­nances à chaque reprise ou les change­ments de dis­tri­b­u­tions depuis la créa­tion viendraient émouss­er la vital­ité des représen­ta­tions ; au con­traire, le niveau de jeu demeure au som­met et la dynamique sur scène gagne même en richesse par les dif­férentes com­bi­naisons entre les six per­son­nages. La présence au piano cer­tains soirs d’Hervé Devold­er lui-même (déjà aux manettes de son nou­v­el opus, La Crème de Nor­mandie) témoigne de l’attachement affec­tif du créa­teur pour son œuvre et ceux qui la font vivre. D’ailleurs, le soir où nous y étions, il prof­ite des applaud­isse­ments au rideau final pour men­tion­ner d’un ton presque con­fi­den­tiel mais man­i­feste­ment joyeux, comme si nous étions entre nous – en famille –, qu’après vingt ans d’existence un nou­veau nom est venu rejoin­dre, pour cette représen­ta­tion, la longue liste des soix­ante-quinze comé­di­ens qui se sont suc­cédé à l’af­fiche. Qui l’au­rait cru tant Jeanne Jerosme sur­fait sur les mêmes vagues débridées que ses com­pars­es Car­ole Def­fit, Julie Costan­za, Gré­go­ry Jup­pin, Arnaud Léonard et Alexan­dre Jérôme-Boulard ? Nou­velle preuve, s’il en fal­lait, du savoir-faire de toute une équipe.

Oui, il faut absol­u­ment aller (re)voir Chance !. Pas seule­ment pour soutenir des artistes vis­i­ble­ment radieux de remon­ter sur scène après deux représen­ta­tions annulées et des cas posi­tifs qui con­tin­u­ent de roder. Mais surtout pour se faire plaisir, pour lâch­er prise, pour oubli­er la morosité, pour swinguer sans con­trainte dans son fau­teuil, pour chanter à tue-tête et hurler de rire der­rière son masque. Jusqu’au 15 jan­vi­er 2022, du mar­di au same­di au Théâtre La Bruyère, et aus­si le 31 décem­bre au Théâtre de l’Odéon à Mar­seille.

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