Coquelicot

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Théâtre de la Contrescarpe — 5, rue Blainville, 75005 Paris.
Les 16, 22, 23 et 27 juillet 2022 à 19h, ainsi que les 3 et 10 août à 21h.
Succès prolongation du 16 septembre au 29 décembre 2022, puis les samedis 14, 21 et 28 janvier, 18 février et 18 mars 2023. Jusqu'au 22 juillet 2023. Reprise du 28 septembre au 14 décembre 2023.
Renseignements et réservations sur le site du Théâtre de la Contrescarpe.

« Je ne suis pas une rose qu’on coupe pour la laiss­er mourir dans un vase ! Je suis Coquelicot ! »

Com­ment rester fidèle à soi-même quand, dès la nais­sance, le monde entier cherche à nous cat­a­loguer ? Com­ment trou­ver sa joie ?

Dans ce one-woman musi­cal, Prisca nous dévoile les couliss­es de sa vie d’artiste et de femme pour nous pos­er ces ques­tions avec humour, folie et poésie.

Après avoir été pre­mier rôle dans Cats, Oliv­er Twist, Avenue Q, la tru­cu­lente Clé­men­tine de Papri­ka nous entraîne dans un tour­bil­lon d’é­mo­tions. Une autodéri­sion irré­sistible qui fait du bien.

Notre avis : Deux ans après son pre­mier one-woman-show musi­cal VRAIe !, c’est dans un con­texte bien par­ti­c­uli­er et priv­ilégié que nous avons pu décou­vrir le Coqueli­cot de Prisca Demarez. Un soir de juil­let, nous nous sommes ren­dus dans la salle de spec­ta­cle de L’Île-d’Yeu afin d’as­sis­ter à ce nou­veau seule en scène. Le pub­lic ami­cal s’y était amassé afin de soutenir la chanteuse et l’on s’y sen­tait presque en famille !

Nous étions ravis de retrou­ver Prisca Demarez sur scène dans un spec­ta­cle qui reprend le for­mat et des sujets sim­i­laires à son pre­mier seule en scène. Après un démar­rage en trombe avec un « Don’t Rain on My Parade » exal­tant, ce sont les lignes « But whether I’m the rose of sheer per­fec­tion, A freck­le on the nose of life’s com­plex­ion » de cette chan­son qui seront util­isées comme le fil rouge du spectacle.

Forte de ses expéri­ences, Prisca a défini­tive­ment choisi son camp : elle est la tache de rousseur sur le teint immac­ulé de la vie, la tache de couleur dans un champ de blé. Elle est coqueli­cot et non la rose. Le coqueli­cot, d’ap­parence frag­ile avec ses jolis pétales de soie, incar­ne pour elle la force : la force d’être différent.e, de ne pas vouloir coller à cette image par­faite que l’on veut nous attribuer depuis qu’on est tout petit. Dans ce spec­ta­cle, elle nous exhorte donc à faire de même, à embrass­er nos dif­férences et ne pas nous per­dre dans une per­son­ne que l’on est pas.

Ce mes­sage est bien sûr illus­tré par de nom­breuses anec­dotes plus que croustil­lantes : de ses petites hontes jusqu’à ses grands rêves, elle nous racon­te tout, et nous livre son chemin pour nous accepter, croire en nos rêves et nous assumer. Nous sommes sûrs que si vous la suiv­ez, son mes­sage réson­nera en vous comme il a pu réson­ner en nous ce soir de juil­let et vous sor­tirez prêts à soulever des mon­tagnes. Le risque en effet serait de rester extérieur à ce dis­cours qui peut quelque­fois vers­er dans un trop plein de bienveillance.

Véri­ta­ble coqueli­cot, droite dans ses bottes et sa jolie robe rouge, Prisca fleu­rit sur scène et demeure impres­sion­nante. Soix­ante-quinze min­utes durant, elle ani­me la salle et fait preuve d’une excel­lente palette de jeu (et d’im­i­ta­tion), tout comme sa tech­nique vocale qui n’é­tait plus à prou­ver. On entend avec plaisir les quelques clins d’œil à sa car­rière dont elle parsème le spec­ta­cle : on la retrou­ve par exem­ple en Sal­ly Bowles le temps d’un « Mein Herr » enflam­mé et d’un « Cabaret » puis­sant. Mais elle explore aus­si d’autres réper­toires comme celui de Dal­i­da ou même de Bar­bara Pravi.

Prisca rafraichît quelques chan­sons iconiques de comédies musi­cales. Elle livre cer­taines lignes comme nous ne les avions jamais enten­dues aupar­a­vant. Elle fait d’ailleurs écouter au pub­lic ce qu’il se con­tente sou­vent d’en­ten­dre, en révélant les secrets des paroles de grands airs du réper­toire. Ces anec­dotes sont sûre­ment déjà con­nues du pub­lic aver­ti, mais la démarche reste très intéres­sante pour les novices.

On a donc décou­vert une Prisca explo­sive, qui se fait plaisir et nous fait beau­coup rire. Bref, c’est un moment de bon­heur partagé, un spec­ta­cle à fleur de peau qui nous rap­pelle qu’il est beau d’être coquelicot !

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