Fred Astaire, le dandy dansant

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Livre de Fanny Beuré et Jules Sandeau.
Éditeur : Sorbonne Université Presses.
Distributeur : Dilisco.
Date de parution : 10/01/2024.
Collection Les Essais de la Sorbonne.
Renseignements et commande sur le site de l'éditeur.

Notre avis : On peut se con­tenter de (re)voir les films avec Fred Astaire en restant bouche bée devant ses choré­gra­phies aéri­ennes, élé­gantes, gra­cieuses, inac­ces­si­bles pour le com­mun des mor­tels… et on peut aus­si se plonger dans la lec­ture du Dandy dansant pour com­pren­dre pourquoi on est à ce point fasciné par cet homme dont le pou­voir de séduc­tion et l’ex­is­tence même aux yeux du pub­lic passent avant tout par sa danse…

Fan­ny Beuré (All That Jazz, le pod­cast) et Jules Sandeau nous entraî­nent dans une cap­ti­vante analyse du tra­vail d’ac­teur-danseur-choré­graphe de celui qui a aus­si façon­né son statut de star inter­na­tionale. De ses débuts avec sa sœur dans les vaude­villes jusqu’à ses inépuis­ables retours, les auteurs dis­sèquent les liens entre sa façon de danser et son image auprès du pub­lic – la manière de filmer les choré­gra­phies pour le grand écran, la con­cil­i­a­tion entre apparence dis­tin­guée et entiche­ment pop­u­laire, les cos­tumes, les acces­soires, la com­plé­men­tar­ité ou la rival­ité avec ses parte­naires, le car­ac­tère éro­tique des mou­ve­ments… – dans un con­texte social et socio-économique qui a toute son impor­tance – une société raciste qui ne met pas en valeur les danseurs noirs pour­tant inven­teurs et maîtres des cla­que­ttes, un pub­lic qui asso­cie facile­ment danse et féminin au risque de faire de tous les danseurs des efféminés, des stu­dios de ciné­ma soucieux d’être renta­bles et qui rivalisent entre eux…

Le Dandy dansant se révèle un essai éru­dit nour­ri de nom­breuses références, à la portée de toutes et tous, écrit dans une langue flu­ide et joli­ment illus­tré, qui ravi­ra celles et ceux qui aiment laiss­er traîn­er leur regard en coulisse et pouss­er leur esprit à explor­er au-delà du vis­i­ble. Sa lec­ture sus­cite la curiosité et la sat­is­fait, et invite irré­sistible­ment à revoir les films avec Fred Astaire et, sans rien entamer de la magie qui rav­it le novice, à les regarder autrement, l’œil plus savant.

En écho à ce livre, plutôt qu’un extrait de film avec sa parte­naire à qui on asso­cie habituelle­ment Fred Astaire, à savoir Gin­ger Rogers, pourquoi ne pas s’at­tarder sur le numéro « Begin the Beguine », extrait de Broad­way Melody of 1940, qui fait l’ob­jet d’un exa­m­en pas­sion­nant parce que ce film mar­que la ren­con­tre avec l’im­mense cla­que­t­tiste – trop tal­entueuse pour Fred ? – Eleanor Powell ?

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