Dans cette comédie burlesque et fantastique, une famille divisée se mène une guerre sans merci au nom d’une question au premier abord dérisoire : « Qu’est-ce qui doit primer entre un événement tragique et un joyeux ? »
Dans ce nouveau spectacle, masques, marionnettes et musique live s’entremêlent pour servir l’une des plus grandes comédies de Hanokh Levin.
Notre avis : La première de Funérailles d’hiver jouée par la Compagnie Aitvaras laisse présager un bel avenir pour ce spectacle. La pièce de théâtre grinçante écrite par Hanokh Levin est un beau matériau pour une représentation menée tambour battant par cette jeune compagnie.
Un vieux garçon se retrouve seul car sa mère vient de décéder. Au milieu de la nuit, il part annoncer la nouvelle à ses cousins. Ceux-ci devinent la raison de sa venue impromptue et préfèrent littéralement fuir avant l’annonce officielle du décès. La raison ? Ils doivent marier leur fille le jour même et refusent d’envisager le report de cet heureux événement en raison de funérailles ! Une course-poursuite incongrue va mener les familles et belles-familles vers des lieux et des rencontres improbables.
Les événements révèlent des personnalités égocentriques prêtes à tout pour donner un semblant d’éclat à leur vie. Les comédiens sont bien servis par des textes et des personnages savoureux qu’ils défendent avec enthousiasme. Plusieurs intermèdes musicaux sont joués finement à la guitare. L’accordéon marque également des moments clés de la pièce. Sans être une comédie musicale, quelques séquences sont (bien) chantées ou jouées sur un fond musical, voire dansées. Cette approche pluridisciplinaire est confortée par la présence de marionnettes représentant les deux futurs mariés. Par ailleurs, des masques sont utilisés pour certains personnages secondaires. Ces éléments contribuent à accentuer visuellement le registre tantôt décalé, tantôt effacé des protagonistes concernés.
C’est avec joie qu’on assiste à ces Funérailles d’hiver qui auront lieu également cet été au Festival Off d’Avignon.