En ces temps de morosité et de désœuvrement, l’annonce de la prochaine saison d’un théâtre nous fait l’effet d’un navire salvateur à portée de main d’un naufragé sur son île déserte (toute ressemblance avec un certain Robinson qui va chercher du jambon et du fromage dans la cale ne saurait pas être que fortuite).
Au Monfort, la programmation 2020–2021 se révèle, cette année encore, éclectique : théâtre, cirque, cabaret, marionnettes, danse… De quoi satisfaire toutes les curiosités et toutes les envies. Y compris dans le domaine du spectacle vivant musical.
Une femme se déplace (de David Lescot, avec notamment Ludmilla Dabo) dont nous avions loué, dans nos colonnes, la finesse, l’étrangeté et l’évidente spontanéité, investira les lieux du 16 au 23 décembre 2020.
Nommé aux Molières cette année dans la catégorie « spectacle musical », Hen, de Johanny Bert, un récit musical et marionnettique inspiré des cabarets berlinois et de la scène queer actuelle, tout en exubérance et sexualité, vise un public plus averti. Du 7 au 16 janvier 2021.
Sleeping, de Sergeï Nicolai, spectacle onirique librement inspiré des Belles Endormies de l’écrivain japonais Yasunari Kawabata, associe masques, jeu théâtral, vidéo et musique pour évoquer le crépuscule d’un vieil homme auquel apparaissent toutes les femmes qu’il a croisées sa vie durant. Du 28 janvier au 6 février 2021.
Antigone ma sœur, conçu et mis en scène par Nelson-Rafaell Madel, revisite la pièce de Sophocle et les vicissitudes que traverse son héroïne, le temps d’un concert donné par le groupe de musique formé par sa mythique famille. Du 9 au 13 février 2021.
Mieux que l’imposture, nouvelle création de la compagnie BOT, s’annonce comme une ode musicale au mensonge et s’interroge. À quel point la vérité est-elle réelle ? À quel point sommes-nous purs ou honnêtes ? Et dans quelle mesure les illusions rendent-elles nos vies supportables ? Le 8 janvier 2021.
Tous les renseignements sur le site du Théâtre Monfort.