Notre Petit Cabaret

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Le Lucernaire – 53, rue Notre-Dame-des-Champs, 75006 Paris.
Du 29 novembre 2023 au 21 janvier 2024. Du mardi au samedi à 19h, le dimanche à 15h30.
Billetterie : 01 45 44 57 34.
Pour en savoir plus et réserver, cliquez ici.

Au cabaret, on a tous les droits.
On y chante les tilleuls verts de Rim­baud, on se déhanche sur Cole Porter, Proust est ivre de jalousie, Phè­dre rappe avec pas­sion, Bar­bara y côtoie Nir­vana, les Spice Girls, les Bea­t­les, le tout mêlé de com­po­si­tions originales.
Mère et fille se jouent des conventions.
Un spec­ta­cle inso­lite, joyeux et sen­si­ble, qui fait la part belle à l’humour et l’amour.
La vie est un cabaret ! Bien­v­enue au cabaret !

Notre avis : Défi­ni par ses auteurs comme une « fan­taisie musi­cale déli­cieuse­ment inso­lite », ce Petit Cabaret tient toutes ses promess­es. Pour y accéder il vous faut gravir les innom­brables march­es qui débouchent au par­adis du Lucer­naire, salle minus­cule où nom­bre de spec­ta­cles admirables ont été pro­gram­més. Tout d’abord, ne pas s’arrêter sur le pre­mier tableau, qui peut laiss­er crain­dre un humour facile (la fille inter­prète avec tal­ent « Fever », la mère passe, à chaque refrain, avec un pan­neau “Fièvre” et fait mine de se brûler) puisque les numéros suiv­ants seront enchanteurs, provo­quant tan­tôt un rire ten­dre, tan­tôt une émo­tion contenue.

D’autant que les trou­vailles sont légion dans le choix des chan­sons, cer­taines orig­i­nales écrites par la jeune auteure-com­positrice Émi­lie Bouchere­au, mais aus­si des textes (un délice d’entendre Béa­trice Agenin inter­préter le poème de Rim­baud “On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans” ou un extrait proustien de La Recherche). Sa fille joue de la com­plic­ité avec Ben­jamin Cor­beil à la bat­terie, en inter­pré­tant “Les Bêtis­es”, suc­cès ancien de Sabine Paturel. Sans par­ler de ce qu’il est per­mis de con­sid­ér­er comme l’acmé de la représen­ta­tion : cette valise con­tenant un décor de théâtre qui per­met aux deux inter­prètes d’évoquer Roméo et Juli­ette. Un pur moment de poésie. La mal­ice accom­pa­gne les deux femmes, sans oubli­er les deux musi­ciens. La scéno­gra­phie, d’une belle élé­gance, habille ce spec­ta­cle plus que séduisant.

La salle était pleine lorsque nous l’avons vu et, à la fin de la représen­ta­tion, lorsque des spec­ta­tri­ces ent­hou­si­astes chantent avec les artistes, qui les encour­a­gent avec un sourire ravi, “La Ten­dresse” – titre immor­tal­isé tant par Bourvil que par Marie Laforêt –, on se prête à penser que ce moment résume bien ce spec­ta­cle : fausse­ment léger et généreux de cette ten­dresse dont nous avons tant besoin.

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