Quand Broadway rouvrira-t-il ?

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C’est un coup de mas­sue ! Pour la cul­ture et le diver­tisse­ment, pour les artistes, les tech­ni­ciens, toutes celles et ceux qui don­nent vie au théâtre et à la comédie musi­cale, pour la ville de New York aus­si… Les étab­lisse­ments de Broad­way res­teront fer­més jusqu’à la fin de l’an­née 2020, voire au-delà ; plusieurs spec­ta­cles ont même déjà indiqué qu’ils ne comp­taient pas sur une reprise avant la fin de l’hiv­er ou même le début du print­emps prochain.

La Broad­way League – asso­ci­a­tion qui réu­nit les pro­fes­sion­nels du secteur : pro­prié­taires et dirigeants de théâtres, pro­duc­teurs… – a annon­cé la déci­sion de rem­bours­er ou échang­er tous les bil­lets déjà ven­dus jusqu’au 3 jan­vi­er 2021, sans se pronon­cer sur une date de réou­ver­ture, étant don­né l’im­prévis­i­bil­ité de l’évo­lu­tion de la sit­u­a­tion sanitaire.

Tan­dis que la France n’a pas encore assou­pli les mesures san­i­taires dans les théâtres – cer­tains ont rou­vert une moitié de leur salle ; d’autres repor­tent leur ren­trée, comme Mogador qui vient de décaler son Roi Lion de sep­tem­bre à mars –, Broad­way a fait le choix rad­i­cal de ne pas rou­vrir à moitié – une salle rem­plie à 50 % n’est pas une option finan­cière­ment viable selon son mod­èle économique – tout en con­tin­u­ant de réfléchir avec les autorités médi­cales et gou­verne­men­tales à des pro­to­coles san­i­taires effi­caces et applic­a­bles. Même si des solu­tions pour­raient éventuelle­ment être mis­es en places – surtout que le pic de pandémie sur la côte Est sem­ble avoir été atteint –, la forte aug­men­ta­tion du nom­bre de cas de Covid-19 ces derniers jours aux États-Unis, notam­ment en Floride et au Texas, mine l’op­ti­misme ambiant et les espoirs de reprise dans un futur proche. La sécu­rité des spec­ta­teurs, du per­son­nel et des artistes reste évidem­ment la priorité.

Depuis le 12 mars – début de ce qui est désor­mais la plus longue péri­ode sans activ­ité dans l’his­toire de Broad­way–, les tristes con­séquences sur les acteurs cul­turels sont con­sid­érables et ne cessent de s’am­pli­fi­er ; et elles ne se lim­i­tent pas à la cap­i­tale économique des États-Unis : même une insti­tu­tion – cana­di­enne – comme le Cirque du Soleil vient de se déclar­er en fail­lite.

Pour se sor­tir de cette sit­u­a­tion douloureuse et inex­tri­ca­ble, l’heure est à s’adapter, se réin­ven­ter ou à emprunter des portes de sec­ours déjà con­nues. Dans la lignée des dif­fu­sions, pen­dant le con­fine­ment, de cap­ta­tions publiques, l’idée du spec­ta­cle vivant sur petit écran reste une source évi­dente de revenus, et même la comédie musi­cale archi-récom­pen­sée Hamil­ton, qui sera disponible sur la chaîne Dis­ney + à par­tir du 3 juil­let, n’y résiste pas. Ou bien, plus orig­i­nal, le con­cept mis en pra­tique dans les rues de Paris par C‑Ω‑N-T-α‑C‑T per­met au pub­lic et aux artistes de con­cili­er le plaisir de vivre ensem­ble une expéri­ence unique et la dis­tan­ci­a­tion physique.

Il faut donc s’armer de patience avant de pou­voir retrou­ver une sit­u­a­tion nor­male, mais, comme le déclare le prési­dent du con­seil d’ad­min­is­tra­tion de la Broad­way League : « Une chose est cer­taine : lorsque nous revien­drons, nous serons plus forts et on aura plus que jamais besoin de nous. »

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