Professionnels et curieux informés se sont massés hier soir au Théâtre Édouard-VII pour en savoir plus ce qui devrait être l’événement de la saison prochaine : Molière, l’opéra urbain. Le showcase d’une petite heure a permis aux créateurs et aux artistes de présenter quelques extraits déjà bien rodés dans une ambiance surchauffée.
Dove Attia (Le Roi Soleil, Les Dix Commandements, 1789, les amants de la Bastille, La Légende du roi Arthur, Mozart, l’opéra rock) pétillait d’enthousiasme pour parler de son nouveau projet. Le livret co-écrit avec François Chouquet raconte l’extraordinaire destin de Jean-Baptiste Poquelin devenu Molière, de son choix de refuser une vie toute tracée pour goûter à une existence de liberté aux côtés de personnages hauts en couleur, notamment de femmes au fort caractère. Les célèbres pièces de théâtre du dramaturge trouvent également leur place dans la narration. Du point de vue de la composition musicale, le créateur revendique s’être inspiré de Hamilton en choisissant de remplacer les habituels dialogues parlés de comédie musicale par des numéros de transition qui font appel notamment au rap et au slam – ceci explique l’appellation d’« opéra urbain », qui dérive du genre de l’opéra rock.
Le metteur en scène Ladislas Chollat (Oliver Twist, Résiste) a donné un aperçu des somptueux costumes créés par Jean-Daniel Vuillermoz, qui allient modernité pratique et esthétique raffinée du XVIIe siècle dans des tons très vifs, et de la grandiose et élégante scénographie signée Emmanuelle Favre (récompensée cette année aux Trophées pour Starmania), qui plongera et entraînera le public dans des univers de troupe itinérante, de coulisses de théâtre, de palais royal…
Les numéros chantés, dont celui qui fait déjà l’objet d’un clip officiel 👇👇👇, nous ont paru dans la lignée des précédents spectacles de Dove Attia : des mélodies accrocheuses, des paroles entêtantes aux rimes assumées, une recherche de variété dans les rythmes pour susciter différentes émotions, une volonté d’embrasser un public large… trop large, peut-être, maugréeront certain.e.s. Le seul numéro dansé qui était révélé hier soir laisse présager d’une énergie communicative qu’on raffole sans retenue chez Romain R.B (Stories).
Comment toutes ces ambitieuses idées et cette fièvre prendront-elles forme en situation sur la grande scène du Dôme de Paris ? Réponse à partir du 11 novembre . Notons que l’automne prochain marquera également la reprise de Notre-Dame de Paris au Palais des Congrès pour son 25e anniversaire – le spectacle est aussi à l’affiche dans quelques jours à New York. L’occasion peut-être de voir s’affronter ou cohabiter deux époques, de se demander comment le genre de la comédie musicale grand public a tracé sa route…