Pirates, le destin d’Evan Kingsley

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Casino de Paris – 16, rue de Clichy - 75009 Paris.
Jusqu'au 24 février 2022.
Renseignements et réservations sur le site du Casino de Paris.

Evan Kings­ley est un jeune homme qui rêve de quit­ter son île pour par­tir en mer. Il n’a cepen­dant ni l’étoffe, ni la car­rure d’un Pirate. Un jour, il décou­vre la carte d’un tré­sor ines­timable : celui du légendaire Cap­i­taine Halsey. Il saisit ce signe du des­tin pour se lancer dans cette incroy­able con­quête ! Mais son envie n’a d’é­gal que son manque d’expérience.

Par chance, il fait la ren­con­tre de Barbe­Sale, un ex-cap­i­taine assoif­fé d’or qui l’ac­com­pa­g­n­era et le guidera tout au long de cette expédi­tion. Après avoir rassem­blé un équipage peu banal, il s’embarque pour ce grand voy­age, où il appren­dra à écouter son cœur face à des choix inat­ten­dus. Il sera con­fron­té aux humeurs vagabon­des des marins, manip­ulés par le charis­ma­tique et ambitieux pirate nom­mé La Buse.

Mais il pour­ra tou­jours compter sur le pré­cieux sou­tien de son amie Anne Mery, déguisée en homme afin d’in­té­gr­er l’équipage. Sa déter­mi­na­tion le mèn­era vers la fameuse île indiquée sur sa carte. Mais au bout du chemin, le tré­sor n’est peut-être pas celui auquel il s’attendait…

Notre avis : Tout com­mence avec un générique vidéo digne d’une ouver­ture de film de ciné­ma. Et non ! Nous sommes au théâtre, sur la scène du Casi­no de Paris. L’ouverture plante tout de suite le décor. Une tav­erne bour­rée de pirates, ils sont ivres. Autant dire que les choré­gra­phies de Thomas Bimaï , véri­ta­ble point fort du spec­ta­cle, sont con­va­in­cantes. La beauté des cos­tumes de Mag­a­li Gineau, totale­ment adap­tés à cet univers, par­ticipent de cette réus­site. Visuelle­ment, ces Pirates ont de quoi séduire. La scéno­gra­phie de David Ledorze est au dia­pa­son. En pre­mier lieu, un bloc ouvert se trou­ve au cen­tre de la scène. À l’intérieur, on y décou­vre une mag­nifique tav­erne. Fournie et riche en détails, les spec­ta­teurs voy­a­gent loin du Casi­no de Paris. Puis, en l’espace de quelques tableaux, ce même bloc encom­bre la scène. Mais arrivé sur le navire, nous sommes de nou­veau émer­veil­lés. Dans le sec­ond acte, à l’arrivée sur l’île, il y aus­si de belles trou­vailles pour déguis­er ce bloc. Pour com­pléter ce décor, beau­coup de vidéos accom­pa­g­nent la scéno­gra­phie. Belles et rich­es en détails, elles con­tribuent au voy­age du spec­ta­teur. Enfin, la mise en scène joue sur la rapid­ité : tout s’en­chaîne sans temps morts et la dis­tri­b­u­tion, tout à fait à la hau­teur, nous embar­que. Men­tion spé­ciale au tableau de l’indigestion qui nous rap­pelle très rapi­de­ment le célèbre groupe des Stomps. Côté lumière, il y a de vraies belles trou­vailles de la part de Fred Dri­chos et une image reste par­ti­c­ulière­ment en tête : la décou­verte du tré­sor. On assiste à un dessin ani­mé en live. C’est magnifique !

Cette rapid­ité dans le déroulé de l’in­trigue en con­stitue égale­ment ses lim­ites. À cinq min­utes du début du spec­ta­cle, le petit Evans devient un véri­ta­ble pro­fes­sion­nel du com­bat. Trente sec­on­des plus tard, en don­nant la main à Anne Mery, qui embar­quera avec lui sur le bateau, on sait com­ment tout cela va se ter­min­er. La rapid­ité des événe­ments entraîne un manque de sub­til­ité. S’il faut faire con­fi­ance aux jeunes spec­ta­teurs, qui com­pren­nent beau­coup plus de choses qu’on ne le pense, il est mal­adroit de vouloir tout leur mon­tr­er. L’aspect musi­cal appelle égale­ment quelques réserves. Les paroles sont un peu brutes et on ne ressort pas par­ti­c­ulière­ment avec une musique en tête. Quant à cer­taines inten­tions, elles peu­vent sem­bler dis­cuta­bles. En effet, on pour­rait croire, à pre­mière vue, qu’il s’agit d’un spec­ta­cle engagé. Pour­tant, on voit beau­coup de mal­adresse dans le pro­pos tenu. Quand on s’adresse à jeune pub­lic, il faut vrai­ment le faire avec finesse, intel­li­gence et pré­ci­sion. De bonnes idées sem­blent mal exploitées. Ain­si de ces femmes pirates : pourquoi en avoir fait des êtres cas­tra­teurs et cru­els ? Nous regret­tons égale­ment que le pirate gay soit, au final, ridi­culisé en le faisant danser autour de deux hommes par­ti­c­ulière­ment féminins et vul­gaires. Fal­lait-il, pour le tableau de la danse indigène, se lim­iter à une choré­gra­phie qui, si elle est plutôt belle en soi, se con­tente d’ex­ploiter un cliché ? Ne fal­lait-il pas, bien au con­traire, l’en­vis­ager comme bien moins car­i­cat­u­rale ? Sans pour autant adhér­er au poli­tique­ment cor­rect, le spec­ta­cle gag­n­erait à être plus nuancé.

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1 COMMENTAIRE

  1. Pro­mo­tion de l’ho­mo­sex­u­al­ité totale­ment déplacée dans un spec­ta­cle pour enfants (marre du poli­tique­ment cor­rect…). Par­ti­tion musi­cale­ment nulle : pas la moin­dre trace d’une recherche sur les thèmes musi­caux. Seules les choré­gra­phies, sans être excep­tion­nelles, sont réussies.

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