Ici, tous les crimes, dérisoires ou tragiques, sont vrais. Victimes et coupables ont existé.
C’est à partir d’un documentaire de Mosco Levi Boucault, aujourd’hui interdit à la diffusion et reconstitué ici au mot près, que la compagnie Troisième Génération met en lumière une enquête criminelle ahurissante où l’on découvre des scènes rarement dévoilées entre policiers et suspects.
Le travail gestuel singulier de cette compagnie dévoile avec force l’histoire de deux jeunes femmes qui vont tout à coup faire dévier l’enquête et sceller devant nos yeux un pacte irréversible. Le langage des corps propose un fascinant décalage entre le merveilleux et le tragique, pour signer une fable contemporaine et troublante sur la misère humaine.
Notre avis : Le Festival d’Avignon, c’est aussi se laisser surprendre par les parades, les « j’ai entendu parler de… » et les « cette pièce à l’air super tu devrais y aller ». C’est ainsi que nous nous retrouvons le troisième jour au Théâtre du Train Bleu pour découvrir Un jour tout s’illuminera. Quelle merveilleuse surprise que ce moment hors du temps passé aux côtés de la compagnie Troisième Génération !
Le sujet est grave, mais des touches d’humour et le format court proposé par la troupe permettent d’apprécier pleinement une prestation hors du commun. Comme happé dans une dimension créative, on tente de comprendre quelle est cette magie qui opère et nous subjugue si subitement. À mesure que le temps passe, la lumière se fait. Un jour tout s’illuminera, ce sont avant tout et surtout des corps qui parlent et que l’on écoute, une mise en scène millimétrée – ou faudrait-il plutôt parler de chorégraphie ? – et tout bonnement jouissive, d’une simplicité et d’une efficacité déconcertantes. Le travail et la précision apportés aux dialogues mouvants sont déroutants et pourtant si bien pensés, si bien dosés.
Un heureux hasard, un superbe coup de cœur pour cette pièce où le théâtre, le mime et la danse se mêlent en beauté dans un style encore jamais vu. Amateurs de théâtre et d’originalité, allez‑y car vous ne serez pas déçus ; et à tous les autres : allez‑y aussi !