Flouz, cirque financier

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Théâtre du Châtelet – Place du Châtelet, 75001 Paris.
Les 8 et 9 septembre 2023 à 20h, le 10 à 15h.
Pour plus d'informations et pour réserver, cliquez ici.

D’où vient l’argent, le pognon, le blé, la thune, le flouz… ? Quelle est cette machine qui sem­ble régir notre société ? C’est aux « non-pro­duc­tifs » et aux satel­lites du « cirque financier » que nous avons fait appel pour écrire cette pièce. Le flot con­tinu de la musique min­i­mal­iste et la fes­tiv­ité de l’électro porteront l’obsession, l’addiction et le jeu qu’implique l’argent. Les portés acro­ba­tiques incar­neront l’interdépendance qu’il génère entre les groupes et les indi­vidus. La scène partagera allé­gre­ment les expéri­ences uniques de l’argent de la cap­sule socié­tale Para­dox Palace. Olivi­er Fredj

Notre avis : Alors que le rideau est levé, après quelques min­utes où rien ne se passe, Olivi­er Fredj, à l’origine de cet ambitieux pro­jet, prend la parole et informe l’assistance que, suite à divers tra­cas – entre Covid, blessures, décors défectueux –, tout a été mis en place dans l’urgence. Bien. Force est de con­stater que le spec­ta­cle, trop long, aurait en effet gag­né à être plus tenu et mieux réfléchi.
Ceci étant posé, il con­vient de saluer le tra­vail de ce que nous pour­rions qual­i­fi­er de col­lec­tif hybride. Le thème choisi étant l’argent, des détenus de la prison de Meaux, le groupe “Alfabètes”, ate­lier du Samu­so­cial Popin­court, des patients de l’hôpital de la Pitié, des rési­dents d’un Ehpad, ont rédigé des textes aux réso­nances sociales et poé­tiques qui sont resti­tués sur scène (avec en sur­titres le nom de l’auteur, belle idée). Et pour les inter­préter, aux côtés de quelques comé­di­ens et acro­bates, des détenus, des per­son­nes à la marge de la société. Les voir fouler la scène de cet imposant théâtre est un pur bon­heur. Partager leur émo­tion, leur trac, leur plaisir d’être là tombe sous le sens.
Mag­nifique­ment soutenus par une bande-son qui mêle élec­tro enreg­istrée et musique acous­tique, dirigée par l’épatante pianiste Shani Dilu­ka, on peut y recon­naître des com­po­si­tions de Philipp Glass ou de John Adams. Autant de musiques dites “répéti­tives” qui ren­for­cent le poids des textes. Cer­tains sont de petits bijoux, telles ces idées pour de nou­velles taxes :

Une dis­tri­b­u­tion de bil­lets de banque d’un argent fan­tas­mé amuse le pub­lic qui, in fine, applau­dit avec chaleur toute la troupe. Sans être d’une naïveté à toute épreuve, force est de recon­naître que ces ini­tia­tives sont d’utilité publique. Quel que soit le par­cours passé et futur des pro­tag­o­nistes, ils auront œuvré pour offrir ce spec­ta­cle et se sou­vien­dront sans nul doute toute leur vie de cette expéri­ence, de celles qui font grandir tant les pro­tag­o­nistes que les spectateurs.

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