Fuck Me

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Théâtre du Rond-Point – 2 bis, av. Franklin-Roosevelt, 75008 Paris.
Du 18 au 22 septembre 2024.
Renseignements et réservations sur le site du théâtre.

Choré­graphe, danseuse et per­formeuse, icône de la scène alter­na­tive argen­tine, Mari­na Otero est le pro­pre objet de sa recherche artistique.
Avec Fuck Me, spec­ta­cle libre et jouis­sif, pre­mier volet de son œuvre aut­ofic­tion­nelle inti­t­ulée Recor­dar para vivir (Se rap­pel­er pour vivre), elle aus­culte la notion de temps qui passe. Assise en bord de scène, elle con­voque cinq « sex-sym­bols » mas­culins, vêtus unique­ment de bottes et de genouil­lères, qui s’adonnent à un éro­tisme de cuir et de latex aus­si bur­lesque qu’électrique. Face à eux, Mari­na Otero racon­te sa vie, tra­ver­sant l’histoire de l’Argentine, de la dic­tature à ce jour. Fuck Me ose presque tout et fascine autant par la vir­tu­osité de sa con­struc­tion que par sa radieuse irrévérence. Un spec­ta­cle déto­nant qui risque bien de faire trem­bler les murs du Rond-Point !

Notre avis (paru lors des représen­ta­tions au fes­ti­val Paris l’été en juil­let 2023) : On pen­sait voir un spec­ta­cle choré­graphique gen­ti­ment bar­ré, extrav­a­gant et m’as-tu-vu comme savent si bien en pro­duire les choré­graphes contemporain·e·s, on a décou­vert un phénomène. Tout laisse pressen­tir une irrévérence provo­cante ou une dés­in­vol­ture foutraque : la nudité facile, la verdeur du lan­gage, la sex­u­al­i­sa­tion com­plaisante qui con­firme le titre du spec­ta­cle, l’u­til­i­sa­tion de vidéos ama­teurs pro­jetées en fond de scène, les inter­pel­la­tions inopinées depuis le plateau vers la régie… Pour­tant, sous ces aspects gra­tu­its et déroutants, une toile se tisse pro­gres­sive­ment qui agrippe le pub­lic jusqu’à ne plus le lâch­er. L’hu­mour des textes, la poésie des tableaux et la sen­su­al­ité des corps dansants – acro­ba­tiques, per­for­mants, par­fois vio­len­tés – côtoient la peur de la déchéance physique, sous la direc­tion omniprésente d’une Mari­na Otero autori­taire et sou­veraine, qui édi­fie son œuvre dont elle est le cen­tre. On ressort de cette expéri­ence envoûté, avec l’im­pres­sion étrange­ment agréable d’avoir été kid­nap­pé pen­dant une heure et demie… et avec encore dans les oreilles « Yo Te Amo », la chan­son de San­dro, qui hante la soirée 👇

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