Cher.e Evan.e Hansen

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2008

Cours Florent – 44, rue Archereau, 75019 Paris.
Les 14, 16, 19, 22, 25, 27 et 30 mai, et le 2 juin 2024.
Entrée gratuite, réservation obligatoire à dearevanhansencfcm3@gmail.com

Notre avis : Ce musi­cal écrit par Benj Pasek, Justin Paul et Steven Lev­en­son et créé en 2015 à Wash­ing­ton avant d’être trans­féré l’an­née suiv­ante Off-Broad­way puis à Broad­way, a rem­porté six Tony Awards en 2017, dont celui de la meilleure comédie musi­cale. Il tient l’af­fiche à Broad­way jusqu’en sep­tem­bre 2022, révélant l’ac­teur Ben Platt, qui repren­dra son rôle dans l’adap­ta­tion ciné­matographique signée Stephen Chbosky en 2021. L’ou­vrage, con­traire­ment à de nom­breux pays, n’a jamais été mon­té en France ; nous salu­ons donc l’ini­tia­tive du Cours Flo­rent qui en présente une ver­sion traduite, comblant enfin ain­si l’ab­sence de ce titre dans l’Hexagone.

L’in­trigue peut se résumer comme suit. Le jeune Evan Hansen ressent des dif­fi­cultés à s’in­sér­er dans la vie. Soli­taire, intro­ver­ti, ses seuls con­tacts se résu­ment à sa mère et à son thérapeute. Ce dernier lui con­fie une tâche quo­ti­di­enne afin qu’il retrou­ve con­fi­ance en soi : s’écrire des let­tres. Mal­heureuse­ment, un des ses cama­rades de classe, Con­nor, lui en dérobe une avant de, quelques heures plus tard, se don­ner la mort. Les par­ents du jeune défunt décou­vrent ladite let­tre dans la poche de leur fils et pensent qu’elle a été écrite par Con­nor pour Evan. Ils sont à la fois sur­pris et ravis d’ap­pren­dre que Con­nor avait un ami qui a ten­té de le sauver du dés­espoir. De ce fait, Evan ressent une joie pro­fonde de se sen­tir pour la pre­mière fois aimé et utile à quelqu’un. Il s’en­fonce hélas dans une spi­rale de men­songes dont il aura beau­coup de peine à se sortir…

Il s’ag­it plus d’une pièce de théâtre avec musique qu’un musi­cal tra­di­tion­nel. C’est d’ailleurs un peu la ten­dance des spec­ta­cles que l’on peut voir ces dernières saisons out­re-Atlan­tique, dans la veine de Next to Nor­mal ou de Come Fly Away. Une grande impor­tance est accordée à l’écri­t­ure du livret et à la pro­fondeur du sujet, ce qui n’é­tait pas for­cé­ment le cas d’ou­vrages de comédie musi­cale du passé où le seul but con­sis­tait à dis­traire ou à faire rêver.

Trois dis­tri­b­u­tions nous sont offertes au gré des dates – Evan devient par­fois Evane –, ce qui per­met d’ap­préci­er pleine­ment la palette et le tra­vail de fond de ces jeunes inter­prètes qui se trou­vent fort investis dans l’aven­ture. De même, le rôle-titre au sein d’une même représen­ta­tion est tenu par deux artistes dif­férents. Nous avons, pour notre part, appré­cié deux jeunes sen­si­ble­ment opposés par leur jeu et par leur apparence physique : Math­is Mariel et Lo Der­obert. Pour le spec­ta­teur, cela con­stitue une exci­ta­tion tout autant qu’un fac­teur déli­cieuse­ment désta­bil­isant. Ils sont fort bien épaulés par le reste de la dis­tri­b­u­tion. Les voix sont solides, la dic­tion impec­ca­ble, le jeu dra­ma­tique sonne juste ; la rigueur que l’on leur a enseignée se ressent pleine­ment. Quentin Skrabo, Pauline Mer­veille, Quit­terie Arnaud, Duru Arslan, Maïlis Bouys­sou, Mal­lo­ry Som­mer, sans oubli­er Nico­las Chail­ley (Con­nor), ain­si que les ensem­bles – habiles à manip­uler rapi­de­ment des plateaux mobiles – nous épatent tous. Une soirée hors des sen­tiers bat­tus nous a été offerte, nous en rede­man­de­ri­ons bien d’autres.

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